Ni lieu ni maître à Saint-Dizier
Passionnée par les animaux à qui elle voue un véritable culte, Brigitte Lefebvre-Agnus est devenue pet-sitter : elle se rend à domicile pour garder les animaux en l’absence de leurs maîtres. Un service pour eux, mais bien plus que ça pour elle…
On aurait aimé suivre Brigitte Lefebvre-Agnus dans l’une de ses missions. Mais le refus a été catégorique. Par éthique, par confiance et par loyauté envers ses “clients”, la pet-sitter refuse toute entrée d’un inconnu à leur domicile. «Même mon mari, lorsqu’il est susceptible de m’emmener, m’attend dans la voiture», explique la Bragarde.
Pour autant, il ne faut que quelques minutes en sa présence pour saisir le lien indéfectible qui l’unit aux animaux. Aux siens, d’abord. A commencer par Joulia, son cocker américain qui la suit (presque) partout. «Sauf en clientèle, évidemment», tient-elle à préciser. Parée d’un collier en prestigieux cristaux, toilettée comme une princesse, on comprend rapidement que la chienne a bien plus qu’un statut d’animal de compagnie. Et cette même estime est portée à tous les animaux qu’est susceptible de garder Brigitte Lefebvre-Agnus : «Je les considère comme les miens, je leur réserve les mêmes attentions. Ce sont comme mes enfants !»
Le bien-être des animaux
avant tout
Et que ferait un parent pour ses enfants ? Il donnerait tout. Vraisemblablement. C’est d’ailleurs ce qui est arrivé à Brigitte, il y a quelques années, lorsqu’on lui a annoncé le cancer de son golden retriever. N’économisant ni son énergie, ni ses efforts, elle l’emmenait régulièrement en traitement en région parisienne. Où elle s’est rendu compte qu’il existait des services de taxis pour animaux. Ça serait donc son nouveau crédo : rendre ce service de transport accessible aux maîtres pour faciliter l’accès aux soins et pour le bien-être de l’animal. Mais la lourdeur administrative l’a freinée dans son entreprise. Et c’en est une d’un tout autre genre qu’elle a donc privilégiée : la garde d’animaux à domicile : un concept totalement démocratisé dans les grandes agglomérations, moins par chez nous. Pour preuve, son activité peine à décoller et il lui est actuellement impossible d’en vivre. Mais là n’est pas le plus important pour elle. Une fois de plus, seul le bien-être des animaux compte.
Le feeling !
Et pour ce faire, la Bragarde ne ménage pas ses efforts. Le domicile, ça va de soi : «ça leur évite le traumatisme des chenils, ils restent chez eux, dans leur environnement et ne sont pas désorientés.» Ça, c’est pour le fond. Et pour la forme, Brigitte leur consacre autant de temps qu’il faut pour qu’ils se sentent bien. Après une première visite à domicile en présence des maîtres pour faire connaissance avec l’animal, la pet-sitter se rend au domicile autant de fois et autant de temps que nécessaire : «Il m’arrive parfois d’y rester des heures, quand je sens que le chien ou le chat a besoin de présence. Une fois, je me suis même retrouvée une demi-journée assise dans un couloir en attendant que le chien vienne à moi, sans le brusquer. Et finalement, il a fini par m’adopter !» De la patience, donc, même si Brigitte Lefebvre-Agnus se fait forte du lien quasi immédiat qu’elle parvient à tisser avec les animaux. Comme instinctivement «quelque chose de naturel parce que j’arrive à ressentir leurs émotions très rapidement». Et ils le sentent bien. Ne fermant jamais ni sa porte, ni son cœur aux animaux errants, ils ont fait de sa maison un havre de paix où la plupart ont élu domicile. Souvent définitivement.
M. T.