Grégoire en toute intimité à Nogent
L’artiste a évolué mais ne délaisse pas la belle variété française qui a fait sa renommée et le public qui l’a porté. Son nouvel album, “Les Roses de mon silence”, est plus personnel que les précédents. Il en a livré la substance dimanche pour l’ouverture de la saison culturelle d’Horizon culture. A guichet fermé.
Grégoire est un poète musicien. Il a 35 ans. C’est à l’âge de 8 ans qu’il découvre une vidéo des Beatles. Subjugué, il demande à son frère aîné, Ludovic, de l’initier au piano. La musique devient sa passion. Dès le lycée, il commence à écrire ses propres textes. «Je ne triche pas et j’aime découvrir tous les styles de musique». Le public d’hier a été conquis. Des fans en majorité qui, dès le premier jour d’ouverture de la billetterie à Nogent, se sont rués sur les places. Une passion, une reconnaissance partagée puisque c’est grâce au public que Grégoire est devenu ce qu’il est et il ne l’oublie pas.
Artiste aux 347 producteurs
Le 20 décembre 2007, il s’inscrit sur le site My Major company et atteint le 15 février 2008 les 70 000 € alors requis pour la production de son album, versés par des anonymes. Il devient le premier artiste produit par le public en France grâce à ses 347 producteurs, dont les contributions s’élèvent de 10 € à 6 020 €.
L’album “Toi + moi” est sorti le 22 septembre 2008, il est resté plus de deux ans dans le Top 30 des meilleures ventes d’albums. Il y a eu d’autres singles, l’album, “Le Même soleil”. Artiste et parolier de talent, Grégoire écrit et compose aussi pour Florent Pagny, Jean-Marc Couture, lauréat de la Star académie au Québec, Princess Sarah et a mis en musique les poèmes de Sainte-Thérèse de Lisieux pour un album avec Natasha Saint-Pier, Anggun, Elisa Tovati, Sonia Lacen, Grégory Turpin ou encore Monseigneur Di Falco.
De notre correspondante Estelle Galland
L’artiste se livre davantage, comme hier à Nogent, et ce n’est pas sans déplaire aux amateurs. Le temps, la vie ont fait grandir l’artiste, «les gens sont parfois un peu surpris par mon nouvel album», a-t-il confié. «C’est une évolution normale. Je pense que ma façon d’écrire a changé et je ne voulais pas m’arrêter à l’idée du piano-voix que j’ai l’habitude de faire». Dans son dernier album, il parle des hommes et femmes qui l’ont marqué, des musiciens, des poètes, des anonymes, de ses frères disparus. Une vidéo montre Balavoine exprimant la détresse de la jeunesse à Mitterrand. Le message est encore d’actualité. Autant de souvenirs, de souffrances et bonheurs personnels comme l’amour, la joie d’être père qui l’ont inspiré. «Même le plus beau des chemins ne sera rien sans quelqu’un».
Le dernier album a séduit.