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Changement de pied – L’édito de Patrice Chabanet

Foin des formules alambiquées. La rhétorique du gouvernement ne parvient pas à masquer un changement de pied dans sa stratégie anti-covid. Il était plus que temps : la comparaison avec les autres pays n’était pas flatteuse pour nous. Pire : affirmer sans sourire que l’extrême lenteur du lancement de la vaccination était voulue pour s’entourer des précautions nécessaires ne tenait pas la route. Depuis hier, redémarrage sur des bases plus réalistes avec un élargissement du nombre de personnes éligibles et un allègement des procédures concernant les Ehpad. A l’aune du fiasco initial, c’est déjà un progrès. On est passé de quelques centaines de vaccinés à plusieurs milliers. Mais loin des scores enregistrés en Israël et en Allemagne.

Pour autant, le gouvernement reste confiant et se dit persuadé de rejoindre les meilleurs dans les semaines et mois à venir. En clair, il n’a plus droit à l’erreur, car le prix politique serait élevé. On ne sait pas si le vaccin finira par produire une immunité collective, mais l’enchaînement des erreurs, lui, ne provoquera pas d’amnésie collective. L’opinion publique se souviendra plus facilement des ratés et des dysfonctionnements que du formidable exploit que constitue l’invention d’un vaccin en si peu de temps.

A la décharge de ceux qui nous gouvernent, le virus oppose une redoutable résistance dont l’apparition des variants est la manifestation la plus inquiétante. L’Angleterre, souvent citée en exemple, a été piégée par ses propres prévisions. Dimanche soir, Boris Johnson lance un vibrant appel pour la réouverture des écoles le lendemain. Lundi, il ordonne un plan de confinement général.

La seule inconnue, de taille, est la capacité de notre bureaucratie d’agir en temps réel, c’est-à-dire dans l’urgence. Elle n’aime pas être bousculée. C’est une réalité qu’il faudra bien traiter un jour. Radicalement. En revanche, il faut être imaginatif pour donner crédit au comité de citoyens créé par l’exécutif. Trente cinq citoyens tirés au sort ne peuvent représenter la France. Une caricature de la vox populi. Les élus sont là pour faire entendre la voix du peuple. Et leurs défaillances sont sanctionnées par le vote.

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