A l’image de Trump – L’édito de Christophe Bonnefoy
Le mandat de Donald Trump aura paru une éternité.
Quatre ans, c’est long, lorsqu’on vit au pays de l’Oncle Sam et qu’on subit les humeurs et les excès d’un Président. Qu’on est victime d’une politique qui en aura laissé plus d’un sur le bord de la route. Sans pitié, sans état d’âme. America first. Mais pas pour tous les Américains.
Quatre ans, c’est long, lorsqu’on est Asiatique, Européen, Africain… Lorsqu’on est tout, sauf Américain. Malgré les amitiés de façade, les partenaires des Etats-Unis auront surtout passé leur temps à essayer de contenir les assauts de Donald Trump. A tenter de garder à peu près intact ce qui avait été échafaudé sous l’ère Obama. Peine perdue, souvent, notamment en matière d’environnement.
Treize jours, ce sera long, aussi, jusqu’au 20 janvier, date à laquelle, enfin, Joe Biden sera, cette fois de manière on ne peut plus officielle, intronisé 46e Président des Etats-Unis. On a vu avec quelles verve et mauvaise foi Trump s’est entêté à refuser sa défaite. On a compris, par la révélation d’un simple coup de fil, qu’il était prêt à tout pour conserver la Maison-Blanche. Hier encore, ses partisans espéraient un ultime retournement de situation. Jusqu’à se conduire au Capitole en activistes immodérés plus qu’en simples supporters. En voyous presque. A l’image de leur candidat déchu, qui eut beau jeu ensuite de les appeler au calme…
Reste à savoir de quoi seront faites les quatre prochaines années. Donald Trump est semble-t-il, déjà, en campagne. Certes, il feint de ne pas accepter la défaite. Il l’a pourtant sans doute assimilée. Mais on commence à connaître le personnage. Quatre ans, ce sera long. Pour Joe Biden, cette fois. Le futur ex-Président a encore quelques jours pour faire des siennes. Et jusqu’en 2024 pour préparer l’avenir. Le sien. Et sûrement pas en silence.