Pas gagné, mais… – L’édito de Christophe Bonnefoy
On est désormais habitué au rendez-vous régulier que nous ont fixé le Premier ministre, Jean Castex et le ministre de la Santé, Olivier Véran. Mais on ne s’habituera jamais aux restrictions qui l’accompagnent. Elles sont pourtant nécessaires, même si évidemment chacun les évalue, avec une certaine assurance parfois, à l’aune de sa propre situation.
L’annonce la moins surprenante, hier, est évidemment la généralisation du couvre-feu à 18 h. Toute la France y passe. Fini l’apéro d’après-boulot, comme l’a imagé hier un membre de La République en marche. Ou alors, seul, à la maison. En l’occurrence, les courbes qui nous hantent depuis des mois semblent vouloir revenir doucement à la baisse. Tout doucement. Il faut bien avouer qu’il serait trop bête de donner au virus l’occasion de nous submerger une nouvelle fois.
Mais rien n’est gagné. La preuve, d’autres mesures sont venues accompagner ce couvre-feu avancé. Notamment pour les écoles. Pas de fermetures. On en est loin. Et heureusement : si le premier confinement a réveillé des velléités de télé-travailleurs chez les jeunes élèves, il a sans doute eu un effet socialement déstabilisant. On ne ferme pas, donc, mais on limite encore les rassemblements dans les cantines. Et on met fin, pour le moment, aux séances de sport en intérieur.
On le voit, on n’est pas là dans des mesures extrêmes, mais dans des ajustements le plus possible à la marge, histoire d’éviter à tout prix un confinement identique à celui qu’on a connu en mars dernier. On entrouvre la porte, même, à une lente sortie du cauchemar d’ici l’été. C’est à noter : il y a bien longtemps que le Premier ministre ne nous avait pas chanté de notes positives. Murmuré, plutôt. Mais c’est déjà ça.