S’imposer – L’édito de Christophe Bonnefoy
Trump, c’est fini. Biden, c’est parti ! Mais le mandat du milliardaire aura été pour le moins particulier. Hier encore, à quelques heures d’un passage de relais qui n’en fut finalement pas un, le républicain a voulu montrer qui était le chef : 73 grâces accordées, dont celle de Steve Bannon. Un proche.
Même la très effacée Melania, rappelons-le épouse de l’ex-Président, y est allée de sa mesquinerie, ignorant tout bonnement Jill Biden. La tradition impose en effet que l’ex-première dame fasse visiter la Maison-Blanche à la nouvelle. Pas cette fois. Le couple Trump l’aura eu mauvaise jusqu’au bout du bout.
Dans ce contexte, Joe Biden avait besoin de trancher avec les quatre ans passés, et cela dès les premières heures de sa nouvelle vie. Lui n’a pas accordé de grâce, mais s’est empressé de signer une quinzaine de décrets qui sont autant de messages, et sur le plan intérieur, et en direction de la communauté internationale. Les Etats-Unis vont par exemple demander à réintégrer l’Accord de Paris sur le climat, que Trump avait balayé d’un revers de main.
Reste que rien n’est gagné pour le démocrate. Bien au contraire. Son pays est divisé comme rarement il le fut. Et la pandémie de Covid-19 a déjà fait plus de 400 000 morts aux Etats-Unis. Sur le plan sanitaire, le nouveau Président va devoir être d’une redoutable efficacité, tout autant que sur le volet économique. Un démarrage qui n’est pas des plus simples et qui va s’apparenter à une sorte de vaste opération de déminage. Joe Biden va sans surprise s’atteler à détricoter tout ce que Trump avait mis en place. Et devra s’imposer, vite et fort.