Lycées : c’est quoi l’enseignement hybride ?
Depuis novembre 2020, pour respecter les protocoles sanitaires, les lycées peuvent mettre en place un enseignement hybride :une partie s’effectue à distance ; une autre en présence dans l’établissement. En Haute-Marne, on retrouve tous les cas de figure. Quand les différences se muent en inégalités…
La règle générale est qu’un lycéen doit passer au minimum 50 % du temps scolaire dans l’établissement. Pour le reste, chaque lycée s’organise comme il le veut, ou plutôt comme il le peut au gré des protocoles sanitaires qui évoluent au rythme de l’épidémie. Depuis novembre est donc apparu un nouveau concept : l’enseignement hybride qui mixe du temps de présence dans le lycée et de l’enseignement à distance à la maison. À l’échelle nationale, selon le ministre de l’Éducation nationale, 70 % des lycées appliqueraient cet enseignement hybride.
D’autres choix dans le privé
La Haute-Marne n’y échappe pas. L’hybridation a fait son entrée dans les lycées publics à quatre exceptions près, quatre établissements « qui n’ont pas eu besoin d’y avoir recours », précise l’inspection d’académie, « le lycée professionnel de Wassy, l’Etablissement régional d’enseignement adapté (Erea) de Wassy, le lycée de Joinville et le lycée professionnel Decomble à Chaumont. » Ailleurs, c’est donc l’hybridation avec des modalités différentes d’un établissement à l’autre. Soit l’établissement accueille l’élève une semaine sur deux ; soit alternativement deux ou trois jours par semaine.
Dans le privé, les établissements ont fait le choix d’accueillir tous les élèves avec une petite particularité pour l’Estic à Saint-Dizier qui a introduit de l’hybridation uniquement pour ses classes de seconde avec néanmoins un accueil classe entière tous les vendredis et de l’enseignement en visio pour chaque cours, selon l’emploi du temps normal, quand les élèves sont à la maison.
Un vrai sujet
Ce qui pose question aujourd’hui chez les élèves et leurs parents, c’est justement la gestion de l’enseignement à distance quand il y a peu de suivi, peu ou pas du tout de cours à distance. « Tout est mis en œuvre pour que les élèves gardent un enseignement en présentiel, un lien avec leurs enseignants et leurs camarades. L’hybridation permet ainsi de répondre le mieux possible au protocole sanitaire en évitant la fermeture des établissements, alors que nous sommes toujours en situation de crise », temporise l’inspection d’académie.
« Il y a un vrai sujet avec le distanciel. Les parents nous le disent, il y a un vrai décrochage scolaire et une perte de rythme et de repères pour les jeunes », s’inquiète Rachel Sugneau, parent d’élèves représentant la PEEP, porte-parole de nombreux parents. Quand les modalités d’organisation sont hétéroclites d’un établissement à l’autre, les différences peuvent vite se muer en inégalités. « Les parents sont très inquiets pour l’après », conclut cette représentante des parents d’élèves.