Haute-Marne : le Département maintient son Cap 2030
Président du Département, Nicolas Lacroix a reçu les journalistes mardi en fin d’après-midi pour échanger avec la presse. Constats liés à la situation sociale, coup de gueule au sujet des vaccins, projets en vue… Il déroule sa vision de l’année qui débute.
Des vœux sur site
Début janvier, se tiennent habituellement les vœux aux personnels. « Nous rassemblons environ 200 agents, pendant deux heures, salle Niederberger, puis nous remettons les médailles du travail et tout le monde repart. Cette année, je suis allé à la rencontre des 900 agents des 23 collèges, des 16 centres d’exploitation, des quatre pôles, des quatre circonscriptions d’action sociale, des Archives et du Laboratoire départemental. J’aurai vu ces agents sur leur lieu de travail. Nous avons eu des échanges directs. J’ai retenu quelques belles propositions qui ne seraient jamais remontées jusqu’à moi sans cela », détaille Nicolas Lacroix. Ce dernier a également convié à ces rencontres les élus qui ont voté son budget.
La situation se dégrade
« On sent des inquiétudes sociales que l’on n’avait pas senties lors du premier confinement. La situation se dégrade. Je voudrais que l’on continue à pouvoir accompagner les familles », détaillait Nicolas Lacroix. Il évoquait notamment la chute du nombre de familles d’accueil, difficiles à recruter. « Laisser les jeunes dans les familles demande plus de travail pour nos équipes », précisait-il.
La dégradation économique n’est au sens du président du Département pas encore perceptible. « Mais il faut que l’on s’y prépare. Cela arrivera, en 2022 et en 2023… »
Les travailleurs sociaux voient arriver de nouveaux publics : « les classes moyennes, qui ont besoin d’accompagnement ».
Santé : ne pas se disperser
« Il manque des médecins généralistes et des médecins hospitaliers. Mais si nous faisons des choses, cela doit avoir un lien avec nos compétences. Donc s’il y a des médecins salariés, on regardera pour renforcer les Ehpad. Avec la crise à venir, on ne peut pas se disperser sur des compétences qui ne sont pas les nôtres », estime Nicolas Lacroix.
Vaccin : « Je ne veux pas allumer le feu, mais… »
Le président Lacroix hausse le ton lorsqu’il est question des doses de vaccin. « Nous avons 5 000 doses et depuis ? Rien ! Le Grand Est a été livré : il a reçu 50 000 doses de vaccin Moderna. Combien pour la Haute-Marne ? Zéro ! Nous avons été maltraités. Nous n’avons peut-être pas crié assez fort. Je ne suis pas là pour allumer le feu, mais où sont les décomptes quotidiens permettant de voir combien de Haut-Marnais sont vaccinés ? »
Nicolas Lacroix s’interroge également – comme de nombreuses personnes de plus de 75 ans – sur la manière dont sont choisis les patients pouvant bénéficier d’injections dans les petits centres éphémères qui doivent ouvrir dans les communes rurales, à l’instar de celui de Colombey-les-deux-Eglises samedi dernier. « Qui décide de qui est prioritaire ? On ne connaît pas les règles », martèle l’élu.
« Nous avons été le département français le plus touché par les Gilets jaunes. Je vous prédis que ce n’est rien à côté de ce qui nous attend si on ne dit pas la vérité aux gens et si on ne donne pas des règles claires… »
Les projets réceptionnés cette année
Malgré les aléas de la crise sanitaire, les projets sur les rails suivent leur cours et Nicolas Lacroix conserve le Cap 2030 pour inverser la courbe démographique du département.
Parmi les travaux réceptionnés : les deux centres d’exploitation de Rimaucourt et Bourg-Sainte-Marie, les collèges de La Noue et de Prauthoy, les travaux au Mémorial De Gaulle. Se poursuivent en outre les gros dossiers : les projets de la gendarmerie, de la Mazerie, de Lisi. Les travaux du rond-point de la Croix Coquillon devraient être lancés d’ici la fin d’année ou au printemps 2022 au plus tard.
Pour l’école de voile de la Liez, les marchés et consultations vont s’opérer et 2021 devrait aussi être l’année des avancées pour Animal Explora.
Un contexte compliqué
La campagne d’attractivité va se poursuivre, « notre objectif est d’aller chercher des actifs ». Cette année, il n’est pas possible pour le Département d’afficher une présence marquée au Salon de l’agriculture puisque celui-ci est annulé. « Nous aurions aimé organiser une manifestation haut-marnaise, avec éleveurs et producteurs au printemps, mais ce n’est pas possible puisqu’il se pourrait que les élections départementales qui devaient se tenir en mars se tiennent en juin. On entend même parler de septembre 2022, c’est-à-dire après la présidentielle ! Cette situation nous bloque. Nous ne pouvons pas organiser des manifestations qui n’avaient pas lieu auparavant en période pré-électorale », résume Nicolas Lacroix.
Pour autant, Nicolas Lacroix a une autre idée en tête : organiser un marché de Noël avec les producteurs dans le parc de l’Hôtel du Département en décembre prochain. « avec les allées et la salle Niederberger, nous avons de la place. »
Sylvie C. Staniszewski