Le chat et la souris – L’édito de Patrice Chabanet
On le croit à portée de vaccin et puis perfidement, pour ne pas dire sadiquement, il réapparaît sous un autre visage. C’est le jeu démoniaque que nous joue le coronavirus. Alors que les chiffres globaux – et pas seulement en France – montrent une légère atténuation de la pandémie, les variants constituent encore une menace sérieuse. Pour corser ce jeu du chat et de la souris, ils font monter les enchères des thérapies. Le variant anglais, un moment inquiétant en raison de sa propagation rapide, résiste mal aux vaccins. Qu’à cela ne tienne, le variant sud-africain entre dans la danse, comme pour narguer les travaux des chercheurs. Il est réputé plus coriace que les autres. Pour tout dire, il inquiète et semble contourner les anticorps produits par les vaccins. En haut lieu, la chose est prise très au sérieux, car le virus sud-africain s’est solidement installé en Moselle, avec plus de 300 cas de contamination. Olivier Véran qui a révélé hier cette information sera aujourd’hui sur place. La priorité est en effet d’éteindre très vite ce foyer d’infection. Ce sera peut-être l’occasion pour le gouvernement d’avoir une approche sur-mesure : un confinement très sévère sur une zone géographique bien délimitée, en l’occurrence et, surtout, de remonter la chaîne de contamination.
Comme si la lutte contre la pandémie ne suffisait pas, les autorités médicales doivent faire face aussi à un mal plus sournois, celui-là provoqué par des criminels. On pense, par exemple, au piratage des services informatiques des hôpitaux. C’est ce qui s’est passé à Dax. Toutes les données sont cryptées et les « ravisseurs » mettent fin à leur forfait uniquement contre rançon. Généralement, ils sont basés hors de France et, pour le dire pudiquement, peu inquiétés par les autorités locales. Une première conclusion s’impose : le renforcement des moyens mis à la disposition du secteur médical ne doit pas concerner seulement l’aspect sanitaire, mais aussi sa sécurité contre les agressions informatiques.