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Meuse-Mouzon : des recours contre les projets de digues

Plusieurs recours – gracieux et hiérarchiques – ont été déposés concernant le projet de construction de trois digues, dans l’Est haut-marnais, notamment par l’association Nature Haute-Marne.

Porté par l’Établissement public d’aménagement de la Meuse et de ses affluents (Epama), le projet de construction de trois digues sur les territoires des communes d’Audeloncourt, Hâcourt et Soulaucourt vise à protéger des inondations des constructions et habitations de Neufchâteau en cas de fortes crues.

Installées en Haute-Marne, ces digues contrarient les habitants ainsi que les agriculteurs. S’appuyant sur l’expertise de Claude Louis, ingénieur conseil expert en barrages, tous les protagonistes clament – dans un rapport étayé – qu’il existe d’autres solutions, moins onéreuses et moins impactantes sur l’environnement et les zones agricoles. Michel Barret et Laurent Flamérion, agriculteurs haut-marnais, sont fermement opposés au projet.

Plusieurs recours

Ces deux exploitants redoutent des conséquences pires que les inondations qu’ils subissent eux aussi déjà en période de fortes pluies. Ils dénoncent en outre des compensations trop faibles. Ils font partie de ceux qui ont pris des avocats et ont déposé des recours. Plusieurs ont déjà été recensés : des recours gracieux après du préfet ; des recours hiérarchiques auprès de la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili.

Parmi les requérants, figure l’association Nature Haute-Marne. Jean-Marie Collette suit le dossier. « Nous avons été alertés en 2015 de ce projet qui paraît tout à fait démesuré », indique ce dernier.

Claude Louis a produit une étude proposant d’autres solutions, moins onéreuses.

En zone Natura 2000

Parmi les arrêtés interpréfectoraux pris dans le cadre des avancées de ce projet qui se chiffre à 20 millions d’euros, celui du 27 octobre 2020 a particulièrement alerté les équipes de Nature Haute-Marne. Lequel porte dérogation à l’interdiction de destruction d’espèces. En d’autres mots, pour réaliser ces digues, les porteurs du projet ont l’autorisation de détruire des espèces habituellement protégées. Les études environnementales et naturalistes les listent. On trouve : le papillon cuivré des marais, la cordulie à corps fin, la mulette épaisse (moule des ruisseaux), la couleuvre à collier, le lézard des murailles et le castor d’Europe. Certaines de ces zones où doivent être construites les digues se trouvent en outre en zone Natura 2000, ce qui constitue une aberration pour les opposants au projet.

Annoncés à compter du printemps, les travaux doivent se dérouler en période sèche et, de fait, pendant la période de reproduction. Ce qui est contrariant pour Nature Haute-Marne qui pointe aussi la pollution générée par le déplacement de centaines de milliers de m3 de terre et de cailloux. « Il n’y a pas de garantie qu’en cas de crues exceptionnelles, il n’y aura pas de conséquences désastreuses », reprend Jean-Marie Collette.

Pour conclure, le représentant de Nature Haute-Marne dans ce dossier avance une ultime motivation à ce recours : « Des solutions, moins onéreuses et moins lourdes de conséquences étaient envisageables, si l’on se réfère à l’étude proposée par Claude Louis ».

S. C. S.

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