Le chaud et le froid – L’édito de Christophe Bonnefoy
Il ne devait pas résister au froid. Puis finalement, tout l’inverse, il allait s’éteindre de lui-même, la chaleur de l’été arrivant. On aura un peu tout entendu sur la résistance du virus aux températures hivernales, puis estivales. Pour, finalement, arriver à un constat implacable : les experts auraient mieux fait d’être un peu plus tièdes, sur ce coup-là. Moins définitifs. Un peu moins sûrs d’eux. Un peu moins experts, en fait.
Et puisqu’on est dans la tiédeur, difficile, en ce mois de février un peu bizarre météorologiquement parlant, de pouvoir tirer des plans sur la comète. L’évolution des courbes d’incidence nous redonne un semblant de sourire, depuis quelques semaines. Au point de laisser envisager un allègement des mesures gouvernementales. Emmanuel Macron l’a laissé entendre la semaine dernière. Mais le sourire passe au jaune, dès lors que le ministre de la Santé, Olivier Véran, tire à nouveau la sonnette d’alarme. C’était il y a quelques heures.
Qui croire ? On ne sait plus trop. On en est même réduits à espérer que le virus et sa troupe de variants s’épuiseront avant nous, tout naturellement. Une façon de dire que depuis un an, on a peut-être réussi à contenir parfois, mais en tout état de cause ni à prévenir, ni à anéantir le mal.
Mais il serait un peu facile d’attribuer les échecs de cette dernière année uniquement au gouvernement. Il suffisait, ce week-end, de balayer des yeux les images des bords de mer à Nice, de Seine à Paris, ou de lac à Annecy… pour comprendre que la responsabilité d’une éventuelle nouvelle dégradation de la situation sanitaire ne serait pas uniquement due aux erreurs de l’Exécutif. On peut comprendre le ras-le-bol des Français. Moins acceptable est, en revanche, l’irresponsabilité de certains.