Dentelle sanitaire – L’édito de Patrice Chabanet
Jusqu’où aller trop loin, telle est la stratégie du gouvernement dans la lutte contre le coronavirus. Tout faire pour éviter le confinement général. Dans leur intervention télévisée, Jean Castex et Olivier Véran ont dévoilé leur plan de bataille : la mise sous surveillance « renforcée » pendant quinze jours d’une vingtaine de départements. Malheur à ceux qui dévisseront. Ils sont promis à des mesures plus contraignantes, à un confinement territorialisé, comme à Nice ou à Dunkerque. Cette approche correspond finalement aux attentes de l’opinion publique profondément hostile à un confinement national qui place dans le même sac les zones épargnées et celles qui sont lourdement contaminées.
On peut donc parler de dentelle sanitaire, une politique du cas par cas. Nombre d’élus locaux paraissent se rallier à cette démarche. Avec des…variantes. La mairie de Paris propose, elle, un confinement « strict » de trois semaines, avec la conviction de régler le sort de la Covid une fois pour toutes et de pouvoir « tout rouvrir ». Là, il ne s’agit plus d’un travail de dentellière mais d’un traitement radical à la hache. Reste à savoir, si cette mesure était retenue, comment réagirait la population parisienne.
Jusqu’au bout s’opposeront les maximalistes et les minimalistes, les partisans des mesures les plus contraignantes et les tenants de méthodes plus douces pour ne pas agresser l’économie. Des confrontations qui divisent les spécialistes. Les plateaux de télévision nous le démontrent chaque jour. L’avancée de la campagne de vaccination fera taire ces polémiques. La diminution de la mortalité chez les personnes âgées, les premières vaccinées, est de bon augure. La multiplication des injections ainsi que l’arrivée de nouveaux traitements rendront caduc le débat sur la pertinence du confinement. Encore quelques mois…