Luthier par passion
Rare artisan a exercé le métier de luthier, Xavier Petit voit après dix-sept années d’exercice sa passion reconnue. Depuis 10 mois, il a quitté son sous-sol de Champigny-lès-Langres pour un bâtiment neuf à Saints-Geosmes afin de gagner en qualité de production.
Son métier, c’est sa passion. Adolescent, il réalisait déjà des guitares pour son usage. Sa chambre était transformée en atelier. Pour autant, il début sa carrière professionnelle dans en usine. «Je ne me voyais pas continuer comme cela. J’ai décidé alors de me mettre à mon compte et pourquoi pas pour fabriquer des guitares», se souvient-il. Il y a tout juste 17 ans, il s’installe dans un sous-sol d’une maison individuelle de Champigny-lès-Langres. Dans un encombrement incroyable, ses machines-outils ne lui laissent que peu de place pour circuler autour. Pour autant, c’est dans ce petit local qu’il fera ses armes et que son nom deviendra une référence. «A l’époque pas d’internet pour se faire connaître. De rencontres en échanges, j’ai obtenu un banc d’essai d’une de mes guitares dans un magazine de la presse spécialisée en 1999», commente-t-il. Ce banc d’essai va asseoir son activité. «Dans l’année qui a suivi, j’ai vendu 90 guitares et j’ai eu des retombées pendant trois ans», indique Xavier Petit.
De grands noms de la musique lui passent commandent. La notoriété est en cours. Puis en 2004 il construit un site internet pour promouvoir ses créations. «Maintenant, c’est ça qui me fait vivre. Encore hier, j’ai eu un appel de Marseille d’un musicien qui a découvert mon site. Dans la journée la commande était passée», déclare le luthier.
Reste qu’il se trouve de plus en plus à l’étroit au milieu de ses machines. «Et je ne pouvais plus faire d’investissement dans ce local», commente Xavier Petit. Aussi, il décide de franchir le pas et d’investir lourdement dans un bâtiment neuf. «J’ai trouvé un terrain à Saints-Geosmes, j’ai mis une option. J’ai rencontré ma banque et je me suis lancé», rappelle le luthier. L’investissement est un risque financier. Près de 180 000 euros pour l’achat du terrain, la construction d’un bâtiment et l’achat de nouvelles machines dont un centre d’usinage et une cabine de peinture notamment.
Volonté et détermination
«Aujourd’hui quand les gens voient cela, ils pensent que je gagne beaucoup d’argent. Mais lorsque j’ai commencé, c’était sept jours sur sept et pendant cinq ans avec zéro de paie car je réinvestissais tout. Après, il faut aussi une bonne gestion», indique Xavier et certainement une grande portion de volonté également.
Dans ses 300 m2 de la zone artisanale de Saints-Geosmes, Xavier Petit peut désormais apporter davantage de qualité dans la finition de ses guitares. «Je travaille beaucoup pour ses commandes spécifiques. Le sur-mesure a une part importante. J’ai également développé une gamme de guitares qui me sont propres avec un prix moyen de 1 800 euros», explique le luthier. A un rythme de 80 guitares sèches ou électriques produites chaque année, Xavier Petit veut donner le la avec son nouveau site de production.
Ce nouvel outil est l’occasion de monter en gamme et de montrer toute sa panoplie…
Ph. L.