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Parmi les étoiles – L’édito de Christophe Bonnefoy

On reconnaît les stars – les vraies ; pas celles que l’on fabrique à la truelle et au ciment très friable du marketing – à leur aura toute naturelle. A ce qu’elles dégagent. A leur talent incontestable. Et à cette capacité à se faire un nom, si l’on peut dire, chez ceux qui jamais n’auraient imaginé s’intéresser, de près ou de loin, à leur art.

Patrick Dupond était de ces étoiles qui brillaient tout naturellement. Reconnu par ses pairs, adulé par les amoureux de danse classique, il avait même réussi à faire entrer l’ambiance feutrée des grands ballets dans les foyers, via le petit écran. Puis en toute logique, sans doute à attirer dans les opéras une partie du public, jusque-là hermétique.

En un mot comme en cent, Patrick Dupond était populaire. Au moins autant qu’un Maurice Béjart, qui avait d’ailleurs créé pour lui ou d’un Rudolf Noureev, à qui il avait succédé à la direction de la danse de l’Opéra de Paris. Excusez du peu.

On reconnaît aussi, parfois, les stars à leurs parcours accidentés. Et hors du commun. Celui de l’ex-danseur étoile ne fut pas un long fleuve tranquille. Forte tête et fidèle à ses convictions, « insoumis et indiscipliné » selon ses propres mots, il en pâtit parfois, jusqu’à être renvoyé en 1997 de l’Opéra de Paris. Brisé ensuite, au sens premier du terme, par un drame de la route, ce n’est qu’à force d’un travail long et acharné qu’il put revenir à son art premier. Patrick Dupond n’incarnait pas seulement la danse. En quelque sorte, il était la danse.

Il s’en est allé à l’âge de 61 ans. Désormais une étoile parmi les étoiles…

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