Défense : Rafale solo display, les ambassadeurs de l’armée de l’Air
L’équipe du Rafale solo display a repris ses entraînements au-dessus du ciel bragard.Rencontre avec ses membres : le pilote le capitaine Jérôme Thoule et son coach Sébastien Nativel, ambassadeurs de l’armée de l’Air.
Depuis le mois dernier, les vols d’entraînement du Rafale solo display ont repris. Le Rafale solo display, c’est cette équipe formée d’un pilote, le capitaine Jérôme “Schuss” Thoule et de son coach, le capitaine Sébastien “Babouc” Nativel. C’est leur Rafale que l’on peut voir régulièrement évoluer dans le ciel bragard, enchaînant les figures de voltige. Mardi, la BA 113 avait invité la presse nationale et régionale à assister à une session d’entraînement. L’occasion de voir de plus près ce duo qui attire autant l’admiration que les foudres des habitants du secteur.
Mais que l’on soit de l’un ou de l’autre côté, force est de constater l’incroyable prouesse aussi bien technique que physique que représente cet exercice. Un exercice qui, comme le rappelait le capitaine Schuss, a deux finalités : d’abord, comme un ambassadeur, « représenter l’armée de l’Air en France et dans le monde pour donner envie aux jeunes de faire ce métier ». « Mais on représente également l’excellence de la technologie française », ajoute le pilote, puisque le Solo display assure aussi une mission de soutien à l’export du Rafale comme il le fait au salon du Bourget, mais aussi à l’étranger lors de grands événements aéronautiques en Inde, en Malaisie ou encore à Dubaï, en fin d’année.
Un ruban de dix minutes
En tout, le « ruban », c’est-à-dire la juxtaposition des figures de voltige, dure 10 minutes. Dix minutes pendant lesquelles le pilote doit démontrer toutes les qualités de l’avion : vitesse d’évolution rapide, lente, maniabilité, et facteur de charge, le tout à 500 pieds du sol, soit 150 mètres. Au cours de ses virages hyper serrés, de ses montées brutales ou de ses loopings, le capitaine Thoule porte le facteur de charge de l’avion jusqu’à 9 G. C’est-à-dire qu’il est amené à peser neuf fois son poids dans le cockpit de l’avion. « Il y a des moments où mes organes sont à plusieurs centimètres de l’endroit où ils devraient être dans mon corps », s’amuse-t-il de retour au sol.
Heureusement, il dispose d’une tenue spéciale qui lui permet d’avoir une meilleure circulation du sang (notamment pour éviter au maximum ce que l’on appelle le voile, qui rétrécit le champ de vision) et il s’adonne surtout à un entraînement physique très exigeant pour permettre à son corps de mieux encaisser les vols. Sauf cas très exceptionnel, les pilotes démonstrateurs ne font qu’un vol par jour maximum pour éviter de se mettre en danger tant l’exercice peut être éprouvant.
D’une année sur l’autre, d’un pilote à l’autre (le démonstrateur cède sa place tous les deux ans, ce sera à la fin de l’année pour Schuss), le ruban est modifié. De nouvelles figures intègrent la démonstration comme le tonneau trains d’atterrissage sortis où la boucle au décollage.
Sécurité maximale
Mais tout doit être réalisé dans la plus stricte sécurité. C’est le rôle du capitaine Nativel, coach et, prédécesseur de Schuss aux commandes du Solo display. Son expérience lui permet d’évaluer les imperfections de son successeur et surtout de prévoir les phases qui mettraient en danger sa sécurité. Pendant toute la durée du vol, il est au point central, le point de repère au sol qui permet de réaliser l’exercice dans les airs, scrutant le ciel, talkie-walkie en main, en relation constante avec son alter ego. Comme un copilote, mais au sol.
L’année dernière, le Rafale solo display, dont la saison s’étend de mai à octobre, n’a pas pu réaliser beaucoup de présentations en raison de la crise sanitaire et des nombreuses annulations de meetings que celle-ci a entraînées. Schuss et Babouc espèrent que ce ne sera pas le cas cette année.
Fr. T.