Regarder ailleurs – L’édito de Christophe Bonnefoy
Il est toujours facile et tentant de tirer sur l’ambulance. Mais c’est surtout à la fin du cauchemar qu’on pourra débriefer, comme on dit chez les grands communicants, la gestion qui aura été faite de la crise sanitaire que nous subissons depuis un an.
Reste que si l’ambulance donne dans le zigzag permanent et même, parfois, flirte avec la sortie de route, impossible de fermer les yeux. Marche avant, marche arrière. Sur l’attestation. Celle qui apparaît, disparaît, réapparaît et redisparaît. Ou prend une nouvelle forme au gré des couacs. Sur le confinement. Celui qui fait jouer sur les mots. Un confinement qui en est un sans en être tout à fait un. Sur la vaccination et ses ratés, évidemment, même s’ils ne sont pas toujours le fait du gouvernement. Aussi, sur la notion d’essentiel. Quel commerce l’est plus qu’un autre ? On n’y comprend plus rien.
Mais une fois qu’on a pointé du doigt tout ce qui ne tourne pas rond, on peut aussi porter le regard sur l’extérieur. L’Allemagne par exemple. Le fameux exemple allemand. Il semblait acquis que notre voisin avait géré de la moins mauvaise des façons la pandémie de Covid-19. Or, les contaminations y sont à nouveau en hausse. Et on apprend que l’allègement prévu des restrictions est mis en mode pause. Jusqu’à provoquer la colère de la rue. On est passé d’exemple à contre-exemple, presque.
Malheureusement, la question qui titille désormais de plus en plus les Français est… « quand » ? Quand sortirons-nous de la crise ? Non, plutôt quand nous imposera-t-on un confinement strict, du type mars 2020. Bien loin de l’espoir que Gabriel Attal, notamment, essaie d’entretenir. Il continuait hier à juger l’objectif d’un desserrement des contraintes… « atteignable ». De plus en plus improbable, en fait.