Et l’armée vint – L’édito de Patrice Chabanet
L’effarant carnaval de Marseille a démontré, s’il le fallait encore, que la vaccination de masse constituait la meilleure réponse à ces errements dits populaires. Du coup, ce qui était proscrit par le gouvernement il y a quelques mois devient la priorité des priorités. Va pour les vaccinodromes. Va pour l’engagement de l’armée – et des pompiers – dans le combat contre le coronavirus. Finies les fausses pudeurs sur les atteintes aux libertés que représenteraient les obligations à respecter, port du masque, gestes barrières et, in fine, la vaccination. Des comportements diffus, mais bien réels, qui ont sans doute inhibé l’action gouvernementale déjà passablement secouée par ses contradictions. Certains ne manqueront pas d’évoquer la militarisation de la société. Les détracteurs savent tout oser et c’est à cela qu’on les reconnaît, comme dirait Audiard. Passons.
L’exemple israélien est là pour nous prouver l’efficacité de l’armée en matière logistique, l’un des points faibles, depuis le début, de la stratégie française. Pour autant, la méthode israélienne n’est pas transposable point par point. L’Etat hébreu est beaucoup plus petit et bien moins peuplé que la France. Surtout, son armée est quasiment en état d’alerte depuis la création d’Israël, une question de survie. Elle est opérationnelle en toutes circonstances, qu’il s’agisse des unités de combat ou des chaînes logistiques.
Visiblement, le gouvernement a trop attendu pour mettre le paquet. L’irruption du variant anglais aura eu au moins le mérite de faire apparaître une évidence et une urgence : plus de temps à perdre, non seulement pour retourner les courbes de progression de l’infection, mais surtout pour réduire le nombre de victimes et faire reculer la pression sur les services de réanimation. Le chemin a souvent été erratique depuis le début, comme chez nos partenaires européens. Cette fois-ci, l’attaque contre la Covid paraît devoir être plus massive. Enfin.