Björk entre en « Seine »
Björk a dévoilé sur la scène du Cirque en Chantier sur l’Ile Seguin, sur les rives de la Seine, près de Paris, son projet «Biophilia» explorant les liens entre musique, nature et nouvelles technologies, lors de la première soirée d’une résidence parisienne de six concerts.
La chanteuse islandaise a publié en 2011 «Biophilia», un album-concept difficile d’accès où chaque chanson évoque un mécanisme scientifique et le rattache à une émotion humaine.
Les dix chansons de l’album ont toutes fait l’objet d’une application sur iPAD qui se veut à la fois outil de création musicale et animation scientifique à but éducatif.
Depuis, elle emmène son projet à travers le monde, associant à chaque étape musique et pédagogie.
A Paris, outre les cinq autres concerts prévus (les 24, 27 février et 2 mars sur l’Ile Seguin et les 5 et 8 mars au Zénith de Paris), Björk doit animer des ateliers avec des enfants à l’Ecole supérieure de physique et de chimie de Paris.
Au Cirque en Chantier, le concert s’ouvre, comme l’album avec la voix off du respecté naturaliste britannique David Attenborough.
Au-dessus de la scène circulaire installée au centre du chapiteau, huit écrans diffusent pour chaque chanson des images reprenant les thèmes de l’album : les cycles de la lune, les mouvements de plaques tectoniques, des brins d’ADN et des constellations.
Autour de la scène sont installés les instruments : orgue et percussions, claviers et i-pods. Mais aussi une harpe pendulaire de deux mètres créées par Björk et une bobine de Tesla dans une cage de Faraday qui descend à deux reprises du plafond et illumine le chapiteau d’éclairs.
Une chorale islandaise d’une vingtaine de femmes occupe quasiment tout l’espace central, formant des petits groupes entre lesquels évolue Björk.
Engoncée dans une robe couverte de boudins noirs scintillants, une folle perruque rousse, verte et rouge sur la tête, la chanteuse emplit le chapiteau de ses vertigineuses vocalises.
Celles-ci ne suffisent pas toujours. Certains titres de «Biophilia» qui se rapprochent de l’électro minimaliste ou de la musique contemporaine, paraissent malgré tout désincarnés.
La scène s’anime quand Björk introduit des morceaux plus rythmés comme «Crystalline» ou «Mutual Core», sur lesquels elle est soutenue par les voix des choristes. Par leur chorégraphie, entre rave et danse tribale, elles donnent vie au concept de «Biophilia».
Les rares titres tirés de ses précédents albums «Hidden Place», «Possibly Maybe» ou «Pagan Poetry», qui se détachent par leur mélodie, sont les chansons les plus chaleureusement accueillies par le public.
Tout comme le jubilatoire «Declare Independance», hymne à la liberté qui clôt le concert en feu d’artifice.