Mauvais point – L’édito de Christophe Bonnefoy
Ce pourrait être LE sujet de philosophie 2021 pour nos terminales : “Apprend-on toujours de ses erreurs ?” Vous avez quatre heures. En fait, beaucoup plus, puisque les élèves – et leurs parents – qui ont voulu se connecter hier au si précieux Espace numérique de travail ont joué les galériens pendant presque une journée.
Et quand bien même ils parvenaient à ouvrir la porte du temple, ils n’étaient pas à l’abri d’un décrochage, non scolaire, mais technique. Voilà qui rappelle la mise en place des cours à distance, en mars 2020, au tout début de la pandémie. Et une certaine tolérance, à l’époque, face à une situation totalement inédite. Seulement, 365 journées se sont écoulées. Largement le temps de prévoir un nouveau voyage en distanciel. Alors certes, il y a fort à parier que les ratés d’hier matin ne seront plus qu’un mauvais souvenir aujourd’hui. Mais ce nouveau couac est révélateur : impréparation, légèreté, pas hésitants – un en avant, un en arrière, voire deux… – semblent accompagner chaque décision gouvernementale depuis un an. Même si, en l’occurrence, l’exécutif a visiblement joué de malchance, entre prestataires un peu trop optimistes et pirates informatiques sans scrupules.
Les blocages de ce mardi peuvent apparaître anecdotiques. Mais les critiques pourraient quasiment être les mêmes sur les attestations, un jour sous une forme, le lendemain sous une autre, face au tollé. Ou sur la vaccination, qui restera quoi qu’il arrive comme l’un des dossiers mal ficelés de cette triste période. Ou comment, toujours, devoir rectifier après ce qui aurait pu être verrouillé avant.