Petits plaisirs – L’édito de Christophe Bonnefoy
Ce n’est pas la fin de la guerre, c’est juste une tentative de cessez-le-feu. Mais il est certain qu’après des mois amputés de toute vie sociale et culturelle, les Français se raccrocheront aux premiers mots prononcés par le président de la République devant la presse régionale.
Le calendrier de sortie du cauchemar se veut enfin plus précis, même s’il sera encore soumis dans les prochains jours à d’âpres discussions.
Symboles des restrictions qui nous ont tant miné le moral, ces petits plaisirs de la vie quotidienne qui avaient disparu : les cafés, les restaurants, les cinémas, les musées… Les voilà de retour. Certes, le retour à la croissance ne passera pas que par le diabolo menthe en terrasse ou le steak frites en famille. C’est tout un modèle économique qui est peut-être à repenser, pour ne pas dire à reconstruire.
N’empêche. La réouverture annoncée des commerces, des terrasses et des musées le 19 mai, puis l’ouverture le 9 juin des cafés, des restaurants et des salles de sport était encore il y a peu synonyme de rêve un peu fou.
Reste qu’Emmanuel Macron n’est pas irresponsable. Il esquisse une sortie de crise. Il ne l’annonce pas comme définitive. Cette période de « couvre-feu » sera observée à la loupe. Ses modalités, adaptées au regard des chiffres de la vaccination, du taux d’incidence et de la pression sur les services de réanimation.
Autrement
dit : on entrouvre la porte, mais on est prêt à vite la
reverrouiller en cas de besoin.
Qui plus est, si les mesures annoncées devraient être nationales,
rien n’empêchera de serrer à nouveau la vis par territoires, si
l’urgence l’impose.
Prudence, donc. C’est
un peu le maître-mot de l’interview
d’Emmanuel Macron. Une guerre ne se gagne que lorsque l’ennemi
est terrassé. Et ça n’est pas encore le cas du Covid et de ses
variants.