Comme avant… ou presque – L’édito de Christophe Bonnefoy
Certes, c’était une expérience scientifique. Certes, ils n’étaient que 5 000 à l’AccorHotels Arena – Bercy pour les intimes… ou les plus âgés -. Et certes, le concert-test d’Indochine hier était loin de signer le retour définitif de la musique dans les salles.
Mais depuis un an, les Français ont été privés de tout. Ou à peu près tout. C’est particulièrement vrai dans le secteur culturel, parent pauvre, si l’on peut dire, des mesures qui ont accompagné les tristes 400 derniers jours. Et quand bien même la culture aurait été une priorité du gouvernement, les milliards débloqués n’auraient pas davantage permis, sanitairement, de rassembler des milliers de spectateurs en un même lieu.
Revoir ces images qu’on avait un peu tendance à oublier, par la force des choses, fait donc du bien au moral. Réentendre une foule chanter (même masquée), la revoir se déhancher – en toute légalité – apporte cette petite lueur d’espoir qu’on tentait d’alimenter tant bien que mal. Plutôt mal d’ailleurs ; parlez-en, notamment, à tous ces organisateurs de festivals qui, une nouvelle fois cette année, ont dû déclarer forfait.
Mais ne crions pas victoire trop vite. La douce folie qui s’est emparée de Bercy hier était une parenthèse. D’abord, le concert s’est joué devant une jauge limitée. Qui plus est, il faudra attendre les résultats scientifiques de cette expérience, pour envisager de rallumer les amplis et gratter définitivement les guitares. Et, surtout, s’il s’avérait que les concerts peuvent enfin refaire partie de notre quotidien, cela ne se fera pas sans conditions. Mais on (re)part de tellement loin…