ADMR : le service de « droit au répit” est opérationnel
Association proposant (notamment) de l’aide à domicile, l’ADMR de Haute-Marne lance un nouveau service d’aide au répit. Objectif : soulager un aidant familial en lui permettant de s’absenter quelques jours de son domicile.
Aider un proche prend beaucoup de temps et d’énergie. Pour certains, c’est un véritable sacerdoce qui les contraint, de fil en aiguille, à devoir être présent 24 h sur 24 au domicile de l’aidé. Cela concerne souvent un conjoint, mais aussi parfois des enfants ou frères et sœurs. Ces personnes s’épuisent aussi bien physiquement que moralement. Des services d’aide au répit existants permettent de soulager ces personnes pour quelques heures, le temps de faire des courses ou d’aller à un rendez-vous (médical dans la plupart des cas). Partant du principe que le besoin de souffler plusieurs jours consécutifs existe et qu’il est nécessaire, l’ADMR de Haute-Marne – association qui gère l’aide aux familles de personnes âgées et handicapées -, a lancé une aide au répit (ou service de relayage). Le principe ? Une relayeuse arrive avec son baluchon au domicile pour prendre soin de l’aidé. Elle reste jour et nuit, dans la limite de six jours maximum. Si l’aidant s’absente plus longtemps, « une deuxième relayeuse peut prendre la suite », observe Cindy Ragot, en charge de ce service à l’ADMR.
Le relayage lancé en mai 2021
Ces relayeuses ont été formées spécialement. Elles gèrent tout ce qui concerne l’aidant en prenant ses habitudes en considération, mais aussi la cuisine ou les travaux ménagers. Ce service devait être lancé en février 2020. Mais en raison de la crise sanitaire, son déploiement a été retardé. Le premier relayage s’est fait fin mai 2021 dans le département. Christiane Vollmer en a bénéficié. Domiciliée à la Thuillière, lieu-dit rattaché à la commune d’Auberive, elle s’occupe de son époux, Adolphe, frappé par une démence vasculaire depuis plusieurs années. Elle avait grand besoin de souffler un peu. Elle s’est accordée trois jours pour prendre part aux journées spéciales dédiées aux aidants, au château de Prauthoy. Au programme : sophrologie, massages et détente.
Premier contact
« J’hésitais à y aller, mais lorsque j’ai rencontré Peck Radovic, je me suis tout de suite sentie en confiance », raconte Christiane Vollmer. Il s’agit de la relayeuse qui a passé trois jours à la Thuillière. « Nous avons d’abord échangé par téléphone pour faire connaissance. Puis, lorsque je suis arrivée, le dimanche après-midi, j’ai visité la maison et Mme Vollmer m’a montré tout ce que je devais savoir », observe la relayeuse, ravie de cette première expérience. « Elle a fait connaissance avec Adolphe, puis je lui ai montré sa chambre », complète Christiane Vollmer. Cette dernière a dû partir, ce qui n’est jamais très simple lorsqu’on n’y est pas habitué. « J’ai pensé à Adolphe le dimanche soir, puis le lundi dans la journée. Et finalement, le lundi soir, j’ai téléphoné à Peck. » Cette dernière l’a rassurée en lui confirmant que tout allait bien. « Après, ça allait mieux, même si trois jours, ça passe trop vite. On a rigolé, on s’est détendus, ça fait du bien. Mais il faudrait au moins une semaine », résume Christiane Vollmer. Elle était ravie de retrouver son époux à son retour le mercredi soir. « Il était un peu fâché sur le coup… Mais il faut dire qu’il a l’habitude de toujours me voir près de lui », mentionne-t-elle. L’expérience a été riche en émotions et dès lors, Christiane est partante pour faire de nouveau appel à une relayeuse de l’ADMR. « Nous avons de la demande, ça commence. La semaine prochaine, une autre famille a fait appel à nous pour une personne handicapée cette fois », conclut la coordinatrice du service, Cindy Ragot. Des aides – notamment du Conseil départemental – permettent de considérablement diminuer le « reste à charge » des familles pour rendre ce service accessible.
Sylvie C. Staniszewski
s.chapron@jhm.fr