Rectifier le tir – L’édito de Christophe Bonnefoy
Le
football n’est pas une science exacte. Même quand on a sur le
papier l’une des meilleures attaques du monde ou
qu’on
possède la défense la plus solide de la planète. La preuve :
hier contre la Hongrie, nos Bleus se
sont emmêlé les pinceaux.
Excès de confiance, ou tout simplement magie du sport qui laisse
encore une infime place
au hasard ? Un peu des deux, serait-on tenté de dire.
Benzema
et Mbappé se sont illustrés, en première mi-temps, au moins en
nombre affiché d’occasions. Mais sans efficacité. Et ce sont les
Hongrois qui sont rentrés en héros aux vestiaires au bout de 45
minutes, portés par tout un stade et
avec un petit but d’avance.
Sur une erreur défensive des Français. De quoi, sans doute, rendre
le sélectionneur fou de rage.
Mais ça n’aura pas changé grand-chose en seconde période. Certes, Antoine Griezmann a permis aux Bleus, sur une erreur hongroise cette fois, de ne pas repartir bredouille de Budapest. Mais il faut bien avouer que le match nul arraché hier laisse un goût plutôt amer. Les passements de jambes, c’est beau. Les tentatives de zigs et de zags entre les défenseurs, c’est spectaculaire.
Mais
entre une équipe théoriquement faible et un champion du monde qui
devait tout écraser sur son passage, c’est la première qui, à la
fin du match, levait les bras au ciel et explosait de joie.
Seul
avantage de cette contre-performance – il faut bien positiver – :
les Bleus sont prévenus et, espérons-le, sauront en tirer les
conséquences. Mettront-ils de côté ce qui était peut-être hier
un sentiment de supériorité ? C’est souhaitable, s’ils ne
veulent pas quitter l’Euro la tête très basse… et trop vite.