Haute-Marne : les éleveurs quelque peu rassurés par la récolte des fourrages
Les récoltes de fourrages sont largement entamées en Haute-Marne et, après trois années extrêmement compliquées, elles sont correctes voire supérieures à la moyenne grâce aux pluies. Les éleveurs peuvent souffler.
Une quatrième voire une cinquième année de sécheresse successive aurait été fatale à de nombreuses exploitations et plus particulièrement à l’élevage haut-marnais. Faute de stocks de fourrage, des ateliers, souvent en allaitant, ont disparu et, cette fois, la production de lait en aurait pâti. D’ailleurs, cette année, du fait des limites de l’affouragement, les éleveurs ont du mal à produire le lait que leur demande leur laiterie.
Julien Homand, technicien à la Chambre d’agriculture plus particulièrement présent dans le Bassigny, constate combien « il est agréable de voir des pâtures vertes au 1er juillet ». Il observe, aux côtés des éleveurs, de rendements en herbe enfin normaux avec « quelques cas supérieurs à la moyenne selon les expositions et l’historique des pratiques ». Ces données sont valables pour les premières coupes d’herbe mais, le fait nouveau, est qu’il y aura une deuxième voire une troisième coupe. « Cela n’est pas arrivé depuis trois ans. C’est inespéré et c’est à ce moment que nous allons gagner du tonnage ». David Bouthors, son collègue du Barrois, évoque 30 % de plus de récolte et même deux fois plus que l’an dernier.
Une qualité hétérogène des fourrages
Quant à la qualité des fourrages de 2021, elle n’est pas encore clairement définie. Julien Homand parle d’hétérogénéité des enrubannés et des ensilages d’herbe. Tout dépend des dates de récoltes qui se sont échelonnées de fin avril à fin mai « avec des qualités très variables de moyens faibles à bonnes ».
Le technicien résume : « l’année présente des aspects rassurants avec des stocks qui se reconstituent et parce qu’il n’est pas nécessaire de nourrir les animaux au pré. Cela dit, tout dépendra de l’été et surtout des maïs ». Pour lui, pour l’instant, le cycle végétatif est bon mais, parfois, la nature réserve de mauvaises surprises.
Julien Homand est heureux de voir les sourires sur le visage des éleveurs. Ils sont plus sereins alors que ces dernières années ils n’ont eu de cesse de s’adapter en décapitalisant sur l’atelier viande, en changeant quelques pratiques comme des vêlages et en changeant des systèmes fourragers avec moins de maïs et davantage de prairies temporaires ou de méteils. Selon David Bouthors, l’autre intérêt de cette “bonne” année sera la diminution d’achats d’aliments et de fourrages à l’extérieur. Ils pèsent lourdement sur les trésoreries même si des compensations ont été perçues via les calamités Etat, les assurances récoltes et/ou les aides du département.
Frédéric Thévenin – f.thevenin@jhm.fr
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