Ascenseur émotionnel – L’édito de Christophe Bonnefoy
Le
chaud et le froid ne sont pas que dans les cieux scrutés par les
météorologues. Fichu temps. Le lundi le maillot (de bain), le
lendemain, presque, le bonnet (mais pas pour nager). Et les
prévisions, pour ne pas dire les prédictions, se font quasiment au
jour le jour.
C’est un peu pareil, depuis quelque temps, chez
d’autres spécialistes, pas plus précis pour prédire quels nuages
vont obscurcir notre horizon ou à l’inverse, si le soleil va
durablement s’installer. On parle là, bien sûr, de ceux qui font
la pluie et le beau temps dans le domaine sanitaire. Partez en
vacances, qu’ils disaient. D’ailleurs, tiens, il est temps de
rouvrir les discothèques, même si, soit dit en passant, on serait
curieux de savoir combien ont finalement pu rallumer les projecteurs
hier soir. Les festivals ? C’est reparti. Les salles de
spectacle ? Entrez, c’est ouvert. Et la vaccination dans tout
ça ? Tout va bien ou presque. On touche du doigt l’immunité
collective.
Et bing. Le fameux variant Delta vient nous rappeler
que la résurrection n’est pas encore tout à fait pour
aujourd’hui. Quatrième vague. Le mot a été lâché. Pour la
rentrée. Et finalement, comme pour annoncer qu’on va vite revenir
en enfer, sans doute une prédominance de ce même variant dès ce
week-end, selon le ministre de la Santé, Oliver Véran. Avec, en
toile de fond, un débat surréaliste sur la vaccination obligatoire.
Des personnels soignants bien sûr. Mais sans doute, aussi, une idée
derrière la tête : puisqu’on ne peut pas obliger tous les
Français à passer à la moulinette, au moins les pousser fortement
à franchir le pas.
On croyait être bientôt débarrassés de ce fichu virus. On nous rappelle un peu chaque jour que c’est loin d’être le cas. Jusqu’à ne plus arriver à savoir quel discours il faut écouter, qui il faut croire… L’ascenseur émotionnel permanent.