Montigny-le-Roi : quand la peinture s’affiche
Le 16, place Verdun abrite une galerie d’art dédiée aux artistes haut-marnais. Annette Winkelmann, la propriétaire, compte bien développer la culture à Val-de-Meuse en exposant tous les vendredis et samedis ses amies artistes peintres (Les Elles d’arts) dans un premier temps.
Vendredi 9 juillet, Marcelle Guinand et Gon Van Bokhove ont présenté leurs tableaux au cours d’un vernissage raffiné dès 17 h.
D’un côté de la cloison, Marcelle Guinand, tout en pudeur, propose ses compositions lumineuses et inspirantes. Cette ancienne institutrice, passionnée par la peinture, réside à Anrosey. Elle utilise l’aquarelle, le fusain, l’acrylique, les encres, les pastels, le brou de noix mais aussi le collage de papier, de carton, de limaille de fer, d’écorce ou de tissus. Ses créations sont instinctives. Son travail est le reflet de la constante recherche d’un équilibre entre la structure, la forme, les couleurs et les techniques abordées. Elle expérimente au gré de ses humeurs, modifiant parfois radicalement le tableau créé la veille. Marcelle, d’aussi loin qu’elle se souvienne, a toujours peint. Pas de formation certifiante, mais des stages dans lesquels elle y apprend la matière, les gestes et surtout elle y fait de belles rencontres. Dans ses tableaux en relief, les coulures, les nuances et même les blancs traduisent son parcours.
De l’autre côté de la cloison, Gon Van Bokhove, petit bout de femme aux yeux pétillants, présente ses portraits et ses nus. Gon (prononcez “Ron”) a fait l’Académie des beaux-arts à La Haye, mais a vécu de son poste d’enseignante aux Pays-Bas. En France depuis quatorze ans, elle vit son art à Varennes-sur-Amance, illustrant notamment de ses peintures le parcours dédié à l’écrivain Marcel Arland. Elle utilise surtout la peinture à l’huile et ses modèles sont variés. Subtilement dénudées, les femmes sont arrondies, présentant des formes généreuses et rassurantes. « Les portraits à l’opposé, sont expressifs et les yeux appuyés des visages semblent nous guetter. C’est une expressionniste plus qu’une peintre réaliste », affirme-t-elle. « Je suis toujours en train de dessiner ! Quand je regarde, je me raconte dans ma tête une histoire en dessin. » A l’instar de ses carnets de croquis bien élaborés ou de ses bandes dessinées dans lesquelles elle raconte sa drôle de vie dans cette drôle de France !
Les regards des visiteurs se posent sur les toiles, les échanges d’avis, de ressentis se partagent, l’oreille est chatouillée par une mélodie jouée au piano central, le palet est, quant à lui, régalé par les douceurs d’Angenietha Bos, créatrice culinaire qui s’occupe du buffet.
Une soirée baignée de soleil et de plaisirs, marquée toutefois par l’absence de la population. Seul le cercle des connaissances est venu poser ses yeux sur la trentaine d’œuvres exposée. Annette Winkelmann ne désespère pas et garde sa porte ouverte tout au long de l’été, le vendredi et le samedi, de 17 h à 19 h.