Réactions épidermiques – L’édito de Christophe Bonnefoy
Anti-vaccin ? Anti-pass ? Anti-contraintes ? Anti-Macron ou anti-tout ? Un peu de tout cela peut-être. Beaucoup de colère latente et de lassitude, sans doute. Et le besoin de l’exprimer, surtout.
Il y aurait, si l’on en croit ceux qui s’affrontent, souvent par le biais des réseaux sociaux, d’un côté les gentils défenseurs des libertés – ils crient à la dictature face à cette vaccination que l’on tenterait de leur imposer via le pass sanitaire -, et de l’autre côté, ceux qui plient devant le chantage. Ceux-là partent se faire vacciner sans broncher. Et même, ô scandale, voient dans la vaccination l’espoir d’une fin de cauchemar.
La réflexion ne peut être si binaire et radicale. Tout peut s’entendre. Les arguments des uns, comme des autres. Quand il y a argument, bien sûr. Et ils ne peuvent se résumer à dénoncer une dictature. Les mots ont un sens. Parfois trop lourd pour ceux qui les utilisent avec légèreté. Il serait temps que l’on puisse, enfin, se respecter les uns les autres. Et ne pas s’opposer systématiquement. Impossible ? Impossible n’est pas français.
En fait, l’ambiance est ces temps-ci révélatrice d’un ras-le-bol beaucoup plus large que la simple problématique du virus, même s’il faut bien l’avouer, il reste le principal responsable de nos maux depuis plus d’un an. Prenons l’exemple du carburant. Tiens, bizarrement, c’est son prix qui avait fait naître le mouvement des Gilets jaunes. Et il atteint des plafonds actuellement. Une goutte d’eau, si l’on peut dire, parmi d’autres.
Les réactions deviennent de plus en plus épidermiques. Et pas seulement à cause d’une simple piqûre anti-Covid.