Long combat – L’édito de Christophe Bonnefoy
L’Assemblée nationale est forcément à l’image des Français, puisque les députés sont élus au suffrage universel. Il y a, dans l’hémicycle comme dans la rue, ceux qui doutent du vaccin contre le Covid et ceux qui se sont empressés de se faire injecter la double dose. Ceux qui louent l’action du gouvernement depuis un an et demi et ceux qui dénoncent ses faux pas, voire ses couacs. Ceux qui voient dans le pass sanitaire la solution presque ultime pour enfin espérer des jours meilleurs et d’autres, vent debout contre des mesures qu’ils dénoncent comme liberticides.
Mais globalement, reconnaissons-leur un certain sens des responsabilités, les députés ne sont pas tombés au ras des pâquerettes sur le sujet. Les débats ont certes été âpres, sur certains points. Notamment, pour les salariés qui refuseraient de se soumettre au pass sanitaire, le risque de perdre leur emploi. Ou une extension à des bars et restaurants déjà durement éprouvés par une pandémie destructrice en termes économiques.
Mais le fameux variant Delta est passé par là. Et quoi qu’il en coûte – politiquement parlant -, le gouvernement ne veut pas ou plus se laisser submerger par une pandémie qui montre à nouveau les muscles. Mais le mal est fait. Et les conséquences ne sont pas seulement sanitaires. Les Français sont usés. Eux qui espéraient bien pouvoir profiter de leurs vacances, après un desserrement d’étau il y a quelques semaines, replongent dans la sinistrose.
Et ce ne sont pas les propos du président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, qui vont leur redonner du baume au cœur. Lui n’imagine un retour à la normale qu’à l’horizon 2022, voire 2023. On nous préparerait donc à un combat encore long et difficile ? Ça y ressemble.