L’éclaircie économique – L’édito de Patrice Chabanet
Les bonnes nouvelles sont rares. Raison de plus pour s’y attarder quand elles sont là. L’économie nous en fournit un bon lot. Pêle-mêle : la saison touristique n’est pas aussi catastrophique que les oracles l’annonçaient, des secteurs comme le bâtiment ont regarni leurs carnets de commandes, le transport aérien retrouve quelques couleurs, la vente de méga porte-conteneurs explose, la croissance allemande est bien installée. Quant au chômage, il continue de baisser. La catastrophe prévue n’est pas là. Sans parler de surchauffe, on observe des goulots d’étranglement avec des entreprises à la peine pour embaucher. Il est vrai, aussi, que certains secteurs souffrent et assombrissent un tableau qui pourrait paraître idyllique. La restauration, la culture et les services ont durement subi les effets de la pandémie. Elle a fait apparaître des faiblesses importantes dans les chaînes de valeurs. Ainsi dans l’automobile des lignes de production sont mises à l’arrêt faute de composants électroniques dont Taïwan et la Corée du Sud sont les seuls fabricants.
Une éclaircie ne fait pas le beau temps. Le quoi qu’il en coûte ne sera pas éternel. C’est ce que Bruno Le Maire a expliqué devant les patrons français. Priorité maintenant au « sur-mesure ». Mécaniquement, de nombreuses entreprises maintenues en vie par le jeu des primes et des subventions risquent de passer de vie à trépas. Difficile de dire ce que donnera le retour à la réalité, sans le secours de la tente à oxygène fournie généreusement pas l’Etat. Rares sont ceux qui se hasardent à faire des pronostics précis. Ces derniers sont toujours démentis par les faits. On ne peut émettre qu’un espoir ; que le retour à la réalité n’efface pas totalement le maintien d’un dynamisme incontestable. Premières réponses dès l’automne.