Grève à l’Agglo de Chaumont : 230 manifestants et reprise du travail annoncée
Hier, 230 agents de l’Agglomération de Chaumont s’étaient donné rendez-vous devant le siège de la collectivité pour dénoncer leurs conditions de travail et les nouvelles règles issues de loi qui oblige tout le monde à être à 1 607 h par an de travail. La grève n’est pas reconduite au-delà du 2 septembre.
Le 2 septembre, à 9 h, jour de grèves des agents de l’Agglomération de Chaumont, ils étaient 230, pas moins, devant les locaux de la collectivité. A 10 h, les représentants syndicaux ont été reçus par Stéphane Martinelli, le président de l’Agglo. Info importante pour les familles : l’Agglo a annoncé un retour à la normale des services périscolaires ce vendredi 3 septembre. Il est question des accueils, des cantines et des transports.
Malgré tout, la mobilisation peut être qualifiée de forte puisque la collectivité compte 730 agents et que la réforme en cause touche ceux embauchés sous “Statut Ville” avant le 1er juin 2014 soit 400 personnes. En fait, cette forte mobilisation traduit un ras-le-bol qui va au-delà du passage aux 35 h et aux 1 607 h travaillées prévu par la loi (voir le JHM de la veille).
Etat d’esprit des agents
Un gréviste le dit : « manifester n’est pas dans l’état d’esprit des agents. Ils ont dû faire de gros efforts et leur présence montre à quel point l’irritation est forte. Ils montrent aussi un attachement au service public ». La présence du personnel des ressources humaines, des chefs de service et de tous les services plus ou moins éloignés du cœur de la collectivité, des crèches aux espaces verts, montre les tensions existantes et un profond malaise.
L’intersyndicale précise que les propositions déjà mises sur la table « n’ont pas recueilli leur adhésion ». Elle souhaite dénoncer la précarisation des conditions de travail au sein des services de l’Agglo, de la Ville et des 62 communes rurales qui sont des autorités fonctionnelles.
Pêle-mêle, les syndicats regrettent : « un manque d’effectifs qui impacte les missions des agents au quotidien, un manque d’attractivité des postes de travail avec de faibles rémunérations pour certaines catégories, un “turn-over” important au sein des services qui prouve la fuite des compétences dans d’autres collectivités, le gel du point d’indice des fonctionnaires territoriaux depuis 2010 revalorisé à 1,2 % seulement en 2016 ».
Ils dénoncent aussi un manque de moyens pour assumer les missions de service public notamment en termes financiers, des efforts supplémentaires demandés régulièrement aux agents (mutualisation, fusion, Covid) sans réelle considération ou valorisation en retour et une situation des agents publics précaires ».
Ambiance morose
Les représentants des agents le disent : « tous ces points sont désormais à l’origine d’une ambiance morose, d’un sentiment de lassitude des agents. Difficile de rester motivés dans de telles conditions pour assurer les services publics ».
Mais, derrière ce constat, les conséquences des tensions entre les élus de la Ville et ceux de l’Agglo, autrement dit entre Christine Guillemy et Stéphane Martinelli ne sont pas très loin. Les syndicats dénoncent « une mutualisation des services stoppée depuis les dernières élections et une double gouvernance éprouvante pour les services car souvent non coordonnée ».
Au bout du compte, les agents restent en attente « encore et toujours d’une réelle posture de bienveillance de la part du président de l’Agglomération, du maire de Chaumont et de tous les représentants des Communes de l’Agglo ».
Frédéric Thévenin – f.thevenin@jhm.fr