Saint-Dizier. Rencontre avec Robin, astrophotographe amateur
Passionné d’astronomie et de photographie, Robin Weisse a décidé de cumuler les deux en pratiquant l’astrophotographie. Une discipline nécessitant patience, sens de l’observation et un certain goût pour la technique.
Il y a un mois, nous étions présents à l’observatoire de Valcourt, dans le cadre de la Nuit des étoiles. Si les nuages présents ce soir-là dans le ciel ne nous ont pas permis d’admirer le moindre élément, le moment était propices aux échanges avec les passionnés. C’était le cas avec Robin Weisse, 20 ans, membre de la Société d’astronomie de la Haute-Marne, qui nous parlait de l’astrophotographie : « Pour cette nébuleuse par exemple, j’ai réalisé des poses de deux minutes par photo, pendant une heure. Elles sont ensuite additionnées à l’aide d’un logiciel, pour ne former qu’une seule image. »
Nous avons revu le Bragard, étudiant en génie chimique, pour évoquer plus longuement sa passion.
La passion de l’astronomie
Au départ, Robin, s’intéresse au ciel grâce à une petite lunette pour observer les oiseaux. « C’était un appareil de première main, pas en très bon état, avec un trépied d’appareil photo. Mais c’est déjà top pour découvrir au départ. » Une paire de jumelles peut également faire l’affaire pour prendre ses premières marques avec le ciel.
En tant que passionné d’astronomie, ses connaissances se développent au fil du temps. Comme les bons réflexes à adopter : « Le site de l’Avex (astronomie du Vexon) propose une carte avec les points de pollution lumineuse qui existent. C’est important de savoir où bien se positionner et repérer les éléments dans le ciel.» Les lumières de Valcourt s’éteignant à 23 h, la commune est un terrain de chasse idéal pour scruter le ciel. Dès lors, un petit rituel s’installe : « Trouver la bonne direction où regarder, se poser sur une chaise, contempler la beauté de l’univers… »
Défi technique
Regarder c’est bien. Mais capturer le moment présent, c’est encore mieux. Le Bragard fait la connaissance de l’astrophotographie. Il fait le plein de connaissances sur le net, à travers des forums et des vidéos. À ce sujet, il recommande la chaîne YouTube d’un Lillois (La Chaîne Astro), « qui vulgarise la technique pour qu’elle soit accessible à tous ». Avec ces clés en poche, il se procure un adaptateur photo et emprunte le téléphone portable de ses parents pour réaliser ses premiers clichés du ciel. Il investira dans un appareil photo numérique il y a un an et demi pour franchir un palier, « même si certains téléphones sont largement suffisants ».
Concrètement, quel est l’intérêt de l’astrophotographie ? « C’est super intéressant de pouvoir capturer des objets célestes et d’ensuite les révéler, alors que ce sont des choses qui sont complètement invisibles à l’œil nu ». Robin apprécie énormément la discipline également pour l’aspect matériel : « C’est vraiment un truc de geek à 100 %. Mais j’adore le défi technique qui va avec ; comprendre le matériel, les capteurs pour améliorer la photo, avoir l’image la plus belle possible… » Ses photos, Robin les partage sur son compte Instagram.
En parallèle de ses études et des soirées d’observation (le troisième vendredi de chaque mois à Valcourt), Robin continue d’appréhender son matériel : « Je n’ai pas encore exploité toutes les possibilités sur sa monture. Il y a encore de quoi faire. » Bref, l’histoire ne fait que commencer.
Le secret d’une bonne photo
En dehors du matériel et d’un minimum de technique, Robin Weisse nous explique que le secret d’une belle astrophotographie est avant tout psychologique : « La chose la plus importante, c’est de faire preuve de patience. L’astrophotographie c’est avant tout de la pose longue, on n’obtient pas un résultat en cinq minutes.» Quelques clichés peuvent en témoigner. Celui avec la pose la plus longue ? « C’était la nébuleuse de l’Amérique du Nord, avec un objectif d’appareil photo.» Un total de 105 prises sur des durées de 120 secondes, faites le calcul (3 h 30). Soit légèrement plus que son coup d’essai transformé en coup de maître en ce qui concerne la galaxie d’Andromède : une heure, ce qui est déjà pas mal. Au rayon des belles réussites, on peut également citer la nébuleuse de l’Aigle, « ma nébuleuse favorite, celle qui m’a toujours émerveillé ».
Louis Vanthournout