Saints-Geosmes ému de voir l’église des Trois-Jumeaux rouvrir ses portes
Manquer de son église, manquer de son patrimoine, et pendant que l’épidémie de Covid sévit, c’était à se demander si le quotidien se remettrait un jour à l’endroit. Mais envolé, le tourment, les travaux de restauration de l’église des Trois-Jumeaux de Saints-Geosmes sont achevés. Samedi, l’édifice a officiellement rouvert ses portes à ses paroissiens, aux passionnés d’histoire, aux amoureux de patrimoine, et elle a retrouvé sa place au coeur du village. Sans mettre les finances de la Ville à genoux : État, Région, Département, GIP 52 ont assuré presque 73 % du coût de travaux de restauration.
« Difficile de voir les portes de l’église des Trois-Jumeaux closes… ». Et pendant deux longues années, pendant lesquelles la crise sanitaire nous a tous éprouvés par-dessus le marché. Le maire de Saints-Geosmes Jacky Maugras a choisi, samedi, de présider la cérémonie d’inauguration de l’édifice en soulignant sa place dans le coeur -ou bien l’âme- de la population. Avant d’insister sur son importance dans l’histoire patrimoniale, entrant somme toute dans un sous-chapitre de l’attachement que cette église inspire. De nombreuses personnalités ont assisté à cet instante de résurrection empreint d’émotion -autorités ecclésiastiques, militaires, représentants politiques ont tenu à être présents.
« L’attente en valait la peine »
« Les travaux de restauration et de mise en valeur de la crypte ont commencé fin 2019, la fin du chantier était prévue à l’automne suivant ». C’est en réalité à cette date… qu’ils ont repris. « Mais l’attente en valait la peine ». Le maire de Saints-Geosmes est revenu sur le déroulement des travaux : sans reprendre ses étapes par le menu, il a ainsi rappelé qu’elles s’inscrivaient dans une volonté ancienne des équipes municipales. La toiture notamment avait ainsi fait l’objet d’une réfection totale. En revanche, voilà plus de trente ans que la crypte restait en l’état. Or, un voile de champignons la mettait de plus en plus en péril, sans compter que l’accès du public devenait extrêmement complexe. La Ville a donc décidé d’agir pour sauvegarder ce joyau, ce qui revenait dans le même temps à le remettre au pot patrimonial commun. Aujourd’hui, à deux pas du choeur, on peut le voir à travers une dalle de verre placée au-dessus du sarcophage.
Soutiens actifs aux contingences terrestres
« Tout ceci a évidemment un coût ». Ce n’était pas altérer le bonheur de l’assistance de voir rouvrir les portes de l’église des Trois-Jumeaux que faire connaître le détail des contingences terrestres qui l’avait permis. Or, le premier magistrat de Saint-Geosmes a inévitablement apprécié que la direction régionale des affaires culturelles, le Département, la Région et le GIP 52 assument… près de 73 % de la facture, qui dépasse 531 000 € HT. Leurs contributions respectives s’élèvent à environ 197 400 € HT, puis environ 133 600 € HT, plus de 46 000 € HT et près de 9 700 € HT. C’est la Ville qui, en contractant un emprunt de 100 000 €, a finalisé le budget. Un dossier « bien ficelé », aux yeux du sénateur Charles Guené, qui est intervenu à la tribune en dernier. L’heure de l’office a alors sonné et c’est l’évêque de Langres Mgr Joseph De Metz-Noblat qui le célébrait, avec le nouveau recteur de la cathédrale Édouard N’Tukudi. Dès sa résurrection, l’église Saint-Geosmes était pleine.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr