La rentrée 2021 des JSP fleure bon la « remise dans le bain » à Langres
Soulagement, samedi 11 septembre, au centre de secours de Langres : après deux années pendant lesquelles le Covid a piétiné le parcours de formation des Jeunes sapeurs-pompiers, 8 nouvelles recrues ont fait leurs premiers pas en première année, portant l’effectif total à dix-huit. Le capitaine Benoît Kipper veut croire que le temps de la sérénité est enfin revenu, d’autant que ces jeunes gens sont un « vivier de recrutement ».
« Les jeunes sapeurs-pompiers (JSP) constituent notre vivier de recrutement en sapeurs-pompiers volontaires ». Après deux années pendant lesquelles le Covid a « sacrifié » des promotions confrontées à des « ruptures scolaires », au report d’un examen au brevet auquel ils étaient, de fait, insuffisamment préparés -alors qu’il couronne leur apprentissage- le capitaine Benoît Kipper croit, cette fois, que l’heure de la « remise dans le bain » est arrivée.
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De leur côté, samedi, il est 8h30, les entrants sont réunis en silence, en attendant que des encadrants -9 au total ce matin- procèdent à l’appel. Intégrer le centre de secours des sapeurs-pompiers, ce n’est pas rien, ni, inversement, accueillir des apprenants au sein de la famille. Un jour d’adoubement ne se départit pas de solennité. « On peut devenir JSP à partir de l’âge de 12 ans, garçon ou fille ». La corporation n’échappe pas à l’air du temps. « Il y a énormément de féminines qui entrent dans les casernes ». Cette féminisation s’observe aussi dans l’encadrement.
Cru 2021 prometteur
« On nous impose de sonder la condition physique des nouveaux arrivants, même si ces tests ne sont pas obligatoires, au strict plan réglementaire. Nous pouvons ainsi appréhender leur condition physique ». Les premiers pas de la promotion des 8 JSP de 1ère année se sont en tout cas effectués « normalement », samedi, et donc… en courant. Épreuve des « paliers » pour commencer : à peine arrivés à la seconde ligne blanche tracée au sol, demi-tour pour revenir à la première, en augmentant progressivement sa vitesse… et au bip, on recommence.
Place ensuite à l’appréciation de l’endurance musculaire des recrues, avec notamment les « tests de Killy » qui reviennent à s’asseoir… sans chaise. « Ces jeunes gens témoignent d’un bon niveau sportif, les encadrants sont contents ». Ça tombe bien, qu’ils s’appellent Thomas, Albin, Inès, Mathéo, Romain, Maël ou Naomie (le 8e était absent pour se faire vacciner, c’est obligatoire), ils sont tous motivés à bloc.
Vers un engagement durable
« Maintenant, les JSP viendront tous les samedis matin pour alterner cours théoriques et phases pratiques ». Au programme : enseignement des manœuvres de base, du maniement des matériels, pratique régulière du sport, et participation aux commémorations qui rythment le quotidien de notre vie en commun. « Les JSP sont pleinement associés aux cérémonies ». L’assimilation du civisme passe par leur présence le 08 mai, le 14 juillet, le 11 novembre… et ils seront aussi de la Fête des drapeaux. « Même s’ils ne sont pas des sapeurs-pompiers, ils découvrent la lutte contre l’incendie et ils apprennent des rudiments de secourisme ».
Leur formation dure quatre ans, au terme desquels ils passent un brevet reconnu au plan national. C’est leur ouvrir la voie de l’engagement, comme sapeur-pompier cette fois, en qualité de volontaire (SPV). « Fidéliser des SPV, c’est important pour notre centre de secours. Nous sommes aujourd’hui une soixantaine, dont 22 professionnels et 45 volontaires ». Il arrive que des JSP deviennent des sapeurs-pompiers professionnels, des exemples existent d’ailleurs au centre de secours de Langres.
Fabienne Ausserre
JSP hier, SPV aujourd’hui
« Ce sont mes parents qui m’avaient parlé des JSP. Pour ma part, j’ignorais leur existence… alors que la perspective de devenir sapeur-pompier volontaire m’emballait. En tout cas, les JSP m’ont fait entrer dans le monde des adultes ». Audrey, 17 ans, a obtenu son brevet cet été. « Depuis que le feu s’est déclaré chez mes grands-parents, je me suis renseigné pour savoir comment intégrer les rangs des sapeurs-pompiers. Je me sers tous les jours de ce que j’ai appris ici ». Lucas, 17 ans, a obtenu son brevet l’an dernier. Si les deux jeunes gens marchent avec plus d’un kilo de chaussures aux pieds, ils ne regrettent rien, ils revendiquent au contraire leur engagement.