Langres : égards du sous-préfet Emmanuelle Juan-Keunebroek pour les associations patriotiques
« Il est des principes qui doivent rester des repères dans une société vivante, sans cesse en mouvement, surtout après la période Covid que nous venons de traverser ». Le sous-préfet de l’arrondissement de Langres Emmanuelle Juan-Keunebroek a donc tenu à convoquer une tradition qui s’est perdue, dans les années 2010 : les serviteurs de l’État rencontraient alors régulièrement les associations patriotiques parce qu’elles participent à étayer le sens de notre vie en commun.
« Depuis mon arrivée à Langres en mai, j’ai été sensible à votre engagement ». Un engagement qui permet que les cérémonies commémoratives appartiennent au quotidien, et elles sont éminemment légitimes à y camper. « Chaque génération croit refaire le monde (…), écrivait Albert Camus, mais la vôtre a imposé à chacun de compter ses morts (…) et c’est votre génération qui, aujourd’hui, nous permet de rendre hommage à ceux qui nous ont protégés ». Or, en « faisant vivre cet héritage », les associations patriotiques rappellent que nous sommes tous ses légataires, et que ce statut participe à nous constituer : quand on sait d’où l’on vient, on sait où l’on va. Le sous-préfet Juan-Keunebroek a choisi le 15 septembre, journée dédiée à la démocratie, pour recevoir les associations patriotiques. En leur donnant rendez-vous en 2022, à la même date.
Force des symboles
Ses hôtes arboraient leurs décorations, à la demande de Jacques Cornuel, le président du groupement langrois des Anciens combattants et victimes de guerre et des associations patriotiques (il y en a 12) : au lieu d’une quête de « gloriole », c’était juste apporter la preuve de ce que l’engagement signifie. Le président a aussi glissé dans son allocution qu’il jugeait bien regrettable que ces insignes honneurs soient aujourd’hui « brocardés par quelques-uns ». Pas de quoi toutefois dérouter leurs membres « qui s’appliquent » à être de ces cérémonies mémorielles. Ni empêcher Jacques Cornuel de saluer ces porte-drapeaux « sollicités une vingtaine de fois par an ».
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr