Aménagements en Meuse amont : un arrêté rend les terrains cessibles
Ce mardi a été publié l’arrêté prévoyant que les terrains destinés à accueillir le projet de l’Établissement public d’aménagement de la Meuse et de ses affluents (Epama) soient cessibles.
L’arrêté interpréfectoral (Vosges et Haute-Marne) est daté du 10 septembre et publié le 21 septembre. C’est la suite de l’épineux dossier concernant les aménagements hydrauliques côté Haute-Marne prévus sur le bassin Meuse amont. Trois digues doivent être construites dans le but de protéger Neufchâteau des inondations. Les propriétaires des terrains, en Haute-Marne, sont vent debout contre ces aménagements comme nous avons eu l’occasion de l’écrire à plusieurs reprises.
Que dit le nouvel arrêté ? Que les terrains nécessaires à la réalisation des aménagements sont cessibles au profit de l’établissement public (Epama) en charge du projet. Il précise en outre que si la cession ne se fait pas par la voie amiable, le dossier pourra être transmis au juge de l’expropriation. L’arrêté peut lui aussi être contesté.
« Je me sens lésé »
Plusieurs propriétaires concernés devraient voir leurs terrains rachetés pour permettre la construction des trois digues de rétention d’eau. Parmi ceux-ci, figure Laurent Flammarion, à la ferme du Dardu, qui est de loin le plus touché dans cette opération. Contacté hier, il était pour le moins contrarié. « Je suis très déçu. Nous avions eu des échanges avec l’Epama, j’avais dit que nous étions prêts à stopper la procédure au tribunal administratif si on trouvait un arrangement. Et puis rien », détaillait ce dernier qui devait faire le point avec son avocat. Il indiquait ne pas avoir d’écrit mentionnant ce qui lui sera proposé pour le rachat de ses 30 ha de terres concernés pour accueillir le site appelé à devenir une zone humide. Il devrait également voir 6 ha de terres pour lesquels il a un bail lui échapper pour permettre la construction de la digue située sur le territoire d’Audeloncourt. « Je me sens lésé, plus qu’un peu », concluait-il, peu déterminé à mettre fin à l’action en justice.
De son côté, Michel Barret – à la ferme des Maleux, à Soulaucourt-sur-Mouzon – n’avait pas de nouvelles. « Je n’ai rien reçu. Rien ne bouge au niveau de la Safer », relevait-il hier. Il tenait toutefois à rappeler combien il trouve ce projet démesuré : « Neufchâteau n’a pas été noyé avec les crues du 15 juillet ! » Alors que ses terres l’ont été. « Ça nous donne un aperçu de ce que l’on vivra régulièrement avec la création des digues », terminait-il.
S. C. S.