Virages en série – L’édito de Christophe Bonnefoy
Ce n’est pas le Tour de France. Enfin si, un peu, pour les candidats à la prochaine présidentielle, qui viennent d’entamer le leur, d’une certaine façon. Et on attaque visiblement les cols. Non que l’ascension soit pour l’instant compliquée – quoique -. Ce sont surtout les virages permanents, d’un thème à l’autre, qui occupent le terrain. Chaque candidat déclaré, ou pas, vient se placer systématiquement sur la problématique que l’adversaire tente d’installer.
Emmanuel Macron a décidé d’« emmerder » les non-vaccinés. L’opposition lui a répondu dans l’hémicycle. Puis c’est Valérie Pécresse qui a choisi de ressortir le Kärcher de la cave. Alors le chef de l’État fait émerger de son chapeau le sujet de la sécurité. Certes, le virus, et pour cause, prenait et continue à prendre beaucoup de place. C’était compter sans cette sécurité – ou insécurité plutôt – qui d’habitude est l’un des points centraux d’une campagne. Encore plus, tous les cinq ans. C’est parti. Et Emmanuel Macron va sans doute trouver à qui parler, entre une candidate des Républicains qui va vouloir « redroitiser » quelque peu son discours, mais aussi Eric Zemmour et Marine Le Pen qui, eux, cherchent à s’affirmer ou se réaffirmer sur le sujet. Comme par hasard, ces quatre-là sont précisément les quatre qui peuvent prétendre, selon les sondages, viser le second tour.
Maintenant, les promesses n’engageant que ceux qui les croient, les annonces du Président, hier, sonnent un peu comme une redite des promesses passées : doubler le nombre de policiers sur le terrain d’ici à 2030, entre autres, a un air de déjà entendu…
On attend que le chef de l’État vienne contrer les écologistes sur l’environnement ou la gauche sur le social. Mais comme ils sont loin d’être dangereux électoralement parlant…