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Affaire André Première journée

Première journée : Compte-rendu d’audience

Une chute en trois temps

Répondant du meurtre de Véronique Nageotte survenu à Brennes le 23 avril 2010, Bruno André est revenu sur son passé au cours d’une première journée de procès marquée par les témoignages de parents et voisins. La passion de l’accusé pour les armes à feu a émergé des débats.

Qui est Bruno André ? Telle a été la question centrale d’une première journée d’audience marquée par les témoignages de parents et voisins de l’accusé. Né à Langres en décembre 1962, Bruno André vit une «enfance heureuse». Après un passage au collège Diderot, Bruno André suit un apprentissage en cuisine et intègre le lycée hôtelier de Wassy où il rencontre sa fut ure épouse. Son Certificat d’aptitude professionnelle en poche, Bruno André effectue son service militaire avant d’intégrer une célèbre brasserie dijonnaise. A un épanouissement professionnel se marie une vie sentimentale heureuse. Deux ans après avoir salué la naissance de sa fille, Bruno André se marie en 1984. La relation ne tarde pas à se détériorer. «Ma femme est partie du jour au lendemain», confiera l’accusé, manifestement marqué par cette première épreuve.

L’alcool en toile de fond

Privé de sa fille du fait de ses contraintes professionnelles, le Langrois finit par retrouver ses terres. Le cuisinier œuvre notamment au café de Foy. Après plus de quinze ans de célibat, l’homme se prend à rêver, en 2004, d’une nouvelle vie aux côtés d’une femme «dynamique et à l’écoute». Bruno André essuie un nouveau drame : partie faire une course, sa compagne décède des suites d’un accident de la route. Bruno André sombre dans une alcoolisation massive avant de suivre, en 2008, une cure de désintoxication. Sevré, le cuisinier reprend du service. En poste dans une cafétéria, le quadragénaire rencontre Véronique Nageotte (née Sichler). «Au départ, je me sentais bien, mais Véronique avait des problèmes dans le cadre de son divorce et j’ai replongé», confiera l’accusé. Dans un état d’ébriété avancé, le cuisinier abat sa compagne d’une balle de 22 Long Rifle le 23 avril 2010 au terme d’une dispute. Réfutant toute intention de tuer, l’accusé affirmera avoir voulu effrayer sa compagne avec une arme «déchargée».

«Serviable» et «travailleur»

Invités à témoigner, parents et voisins auront décrit une homme «calme», «serviable», «généreux» et «travailleur». Les témoignages auront également fait émerger une véritable passion pour les armes à feu. Un temps licencié à la Société civile de tir de Langres, Bruno André était en possession d’un véritable arsenal. Cinq carabines – dont une arme de calibre 30.30 –, deux armes de poing et plus de 700 cartouches étaient ainsi disséminées dans la maison occupée par le couple. Parmi ces armes, un “Single colt”, imposant revolver à un coup tout droit sorti d’un western de Sergio Leone. Une balle “high speed” finira par s’échouer dans le cervelet gauche d’une victime décédée quelques jours après l’effroyable dispute survenue un sinistre après-midi de printemps.

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