Un couple de faucons pèlerins niche dans le département
Un couple de faucons pèlerins semble s’être établi dans le Sud haut-marnais. Depuis trois ans, il niche à l’abri des regards. Une première depuis la fin du XIXe siècle.
C’est un événement qui réjouit tous les experts de la Ligue de protection des oiseaux (LPO), de l’Office Français de la biodiversité (OFB), de Nature Haute-Marne (NHM) et des amoureux de la faune au sens large. Le faucon pèlerin niche en Haute-Marne. Sa présence est avérée depuis trois ans sur un site dont on taira le nom pour préserver leur tranquillité. Patrick Demorgny est référent de ce couple pour Nature Haute-Marne. Sur ce dossier, il échange très souvent avec Romain Vila, membre de la LPO et de NHM, il a découvert le nid de faucon « le 24 mars 2019 ». Adepte de l’escalade, observateur de la nature il a mis ses compétences à profit pour observer le nid qui contenait un œuf. Dès lors, des mesures ont été prises par Nature Haute-Marne et la LPO en lien avec l’OFB et la municipalité de référence. « Nous avons délimité une zone de protection pour éviter que la femelle ne soit dérangée », détaille Patrick Demorgny.
Des oiseaux rupestres
Avec sa vue perçante, le faucon pèlerin perçoit le moindre intrus à plusieurs centaines de mètres et quitte le nid. Ce qui peut être préjudiciable, notamment lorsque les œufs doivent être couvés. « Ce sont des oiseaux rupestres. Ils aiment s’installer sur les hauteurs, vers des falaises, dans d’anciennes carrières, ils grattent un peu et forment une cuvette. Ils aiment avoir les rayons du soleil le matin pour réchauffer les petits », détaille Romain Vila.
En juin 2019, deux jeunes faucons ont pris leur envol. « Nous avons ensuite organisé une réunion avec l’ensemble des partenaires pour préparer l’année suivante », ajoute Patrick Demorgny. Car bien souvent, ces rapaces reviennent l’année suivante. Effectivement, en 2020, le couple était au rendez-vous. « Nous n’avons pas pu assurer de suivi à cause du Covid, mais nous savons qu’il y avait trois œufs. Nous avons pu retourner sur site en juin : nous avons retrouvé la femelle morte dans le nid, probablement victime d’un prédateur. Peut-être une martre », poursuit Patrick Demorgny. Jolie surprise en cet été 2020 : un grand corbeau a également installé son nid sur ce site, non loin de celui du faucon.
Un nichoir installé
Avec la disparition de la femelle, il n’était pas certain de voir une nouvelle nichée sur ce site. Pourtant, le mâle est revenu, avec une autre partenaire, début 2021. De nouvelles mesures de protection ont été prises et deux jeunes ont pris leur envol cet été. Ce site étant très fréquenté, les différents acteurs en contact sur ce sujet ont décidé de prendre le taureau par les cornes et d’installer un nichoir plus au calme à 3 km de là. « Nous y avons vu les faucons pèlerin faire leur parade amoureuse. L’endroit réunit tous les critères », estime Patrick Demorgny. Avec son atelier Sittelle, installé au centre médical Jeanne Mance, à Langres, il a construit un nichoir adapté. « Il pèse une quarantaine de kg, il est en Douglas. »
Début septembre, il était installé et solidement fixé avec l’aide des grimpeurs de la Varappe lingonne. Il n’y a plus qu’à patienter jusqu’en début d’année prochaine pour savoir si ce nid sera du goût du couple en question. « Le mâle propose des nids, la femelle fait son choix ! »
Sylvie C. Staniszewski
s.chapron@jhm.fr