Saint-Dizier. Un exercice grandeur nature de sécurité nucléaire
Cinq ans et demi après le dernier, un nouvel exercice Airnuc sera organisé les 28 et 29 octobre. Une situation de crise sera simulée afin de tester les bons réflexes de chacun, des militaires aux pouvoirs publics, en passant par les habitants.
Mai 2016. Sur la base aérienne, un avion percute une tête nucléaire dans la zone d’alerte, là où sont stockés les missiles ; de quoi entraîner un incendie et des conséquences radiologiques. Voici ce qu’il en était du plan ‘Airnuc 2016 ‘. Cinq ans et demi après, un nouvel exercice de sécurité nucléaire (intitulé Airnuc 2021) va être organisé autour de la base aérienne 113 de Saint-Dizier.
Les 28 et 29 octobre, l’objectif sera de « tester le Plan d’urgence interne de la Base aérienne (PUI) et le Plan particulier d’intervention (PPI) de la préfecture », dixit Louis Pena, général de division aérienne. Autrement dit, un vrai travail collectif entre les experts de la sécurité nucléaire, les experts militaires, et les services de la préfecture pour « s’entraîner, échanger, rassurer et s’améliorer », ajoute Hervé Gerin, sous-préfet de Saint-Dizier.
Exercice participatif
Comme en 2016, les habitants de la zone PPI (rayon de 2 km autour de la base, soit Moëslains, Valcourt et l’ouest de Saint-Dizier) sont invités à jouer le jeu, dans le cadre de ce test grandeur nature. Et ce, dès que les sirènes retentiront, précisément « à trois reprises pendant 1 mn 40 », précise Hervé Gerin. « C’est un test de coordination où chacun a sa part de responsabilité directe. Pour les citoyens, c’est important d’avoir les bons réflexes s’il arrivait vraiment quelque chose. » Même si le général Pena est bien conscient qu’« on ne peut pas perturber les vies et imposer dans le cadre d’un exercice ».
Deuxième adjoint à Moëslains, Michel Hincelin se souvient que « les gens s’en fichaient pas mal en 2016 ». D’où l’ambition « d’être meilleur qu’en 2016 dans notre capacité d’informer », répond le sous-préfet. Des plaquettes vont être distribuées à ce sujet.
Des réflexes à avoir
Les bons réflexes justement, quels sont-ils ? Éléments de réponse avec Louis Pena : « Il faut se mettre à l’abri, fermer portes et fenêtres, couper la ventilation et ne plus sortir. Le risque majeur, c’est l’inhalation. » En revanche, pas besoin d’avaler des pastilles d’iode. Après, comme le dit Hervé Gerin, « les choses se décident au fur et à mesure de l’évolution de l’événement ». D’où un autre bon réflexe : s’informer de l’évolution à la télé, à la radio, ou sur Internet auprès des médias. Et si le test est prévu durant les vacances scolaires, le sous-préfet insiste sur un point : « Les parents doivent laisser leurs enfants à l’école, là où ils sont en sécurité, pour ne pas qu’eux se mettent inutilement en danger ».
Pendant ce temps, les pouvoir publics, les gendarmes, les policiers, les sapeurs-pompiers, l’Autorité de sûreté nucléaire de défense, ou encore l’armée de l’air et de l’espace joueront leur partition. Un gros débriefing sera effectué à la fin du deuxième jour entre les principaux acteurs.
Après cet exercice, Hervé Gerin a d’ores et déjà annoncé la tenue de réunions pédagogiques avec les habitants.