A Brottes (52), l’IME Val de Suize à la pointe sur l’autisme
L’IME Val de Suize, à Brottes, essaie de se développer un maximum afin de pouvoir accueillir les enfants dans les meilleures conditions possible. Plusieurs projets sont en cours pour les jeunes avec troubles du spectre autistique (TSA). Explications.
« Il y a autant de formes d’autismes que de personnes atteintes. Les troubles du développement sont rééducables en tout ou en partie si l’on s’en donne les moyens », explique Renaud Hermier, directeur de la structure jusqu’au 1er octobre dernier.
Pour les accompagner au mieux au sein de l’IME Val de Suize, la structure aimerait faire venir Stéphane Beaulne, un Canadien inventeur de la méthode d’autorégulation. « Le but est d’apprendre à l’enfant à apprendre. » En fait, il s’agit d’une méthode applicable à tous et qui prône une vraie inclusion. La formation se déroulerait avec lui, au sein de l’établissement, et serait à destination de tous : professeurs pour l’enseignement ou éducateurs pour l’accompagnement.
Label
Une autre formation labellisée, le certificat national d’intervention en autisme (CNIA), sera proposée au personnel éducatif. « Il s’agit d’une formation pointue qui permettra aux professionnels de détecter les signes d’un TSA, de déployer un plan d’actions pour l’enfant en question et de le suivre. » Le CNIA est aujourd’hui important car il permet d’apprendre des techniques bien spécifiques.
De plus, la nécessité d’un diagnostic précoce est essentielle. « Parfois, les troubles ne s’installent que vers les 18 mois de l’enfant, sans explications et alors qu’il n’y avait aucun signe précurseur », note Renaud Hermier. Dans l’idéal, il aimerait que cette formation soit proposée aux professeurs des écoles de l’Éducation nationale, sachant qu’une fois qu’un diagnostic est posé, un suivi est nécessaire. « Il faut évaluer les jeunes régulièrement. »
Inclusion scolaire
Pour ce faire et aider les enfants à progresser dans la vie, l’IME travaille déjà avec l’Éducation nationale. Parmi la centaine de jeunes dans la structure, une quarantaine est scolarisée, de quelques heures à quelques jours par semaine, notamment en partenariat avec l’école Moulin/Voltaire.
« Il faudrait qu’on puisse développer l’inclusion scolaire comme l’indique la loi sur l’école inclusive de 2019, et qu’on puisse généraliser et pas seulement le faire pour un ou deux d’entre eux », explique Renaud Hermier. Un environnement école, comme tous les autres enfants, les aide à avancer dans la vie. Ils évoluent avec des personnes dites normales et se sentent donc mieux.
Afin d’aider encore les enfants, l’IME devrait prochainement acquérir, grâce au Rotary-club de Chaumont, des tablettes numériques intitulées Amikeo, adaptées et solides. Celles-ci possèdent des applications éducatives servant à accompagner l’enfant dans ses nouveaux apprentissages. Cet outil le suivra à l’IME, à l’école et également à la maison, de sorte que le professeur ou l’éducateur pourra évaluer ses progrès, en fonction du contexte. Le jeune lui-même pourra aussi se rendre compte de ses réussites et de ses lacunes et se défier lui-même pour faire de mieux en mieux. Une façon de l’amener, aussi, vers l’autonomie dans son travail scolaire.
En plus, pour un enfant avec TSA, il est plus facile de se concentrer et donc de travailler sur un écran car il aura ainsi moins de distraction extérieure. La tablette peut s’utiliser partout et comporte même une voix de synthèse pour les jeunes ayant du mal à s’exprimer.
Laura Spaeter
l.spaeter@jhm.fr
Objectif : le milieu ordinaire
L’IME Val de Suize, à Brottes, le plus gros établissement de ce genre sur le sud du département, possède une section pour les enfants avec troubles du spectre autistique. Les enfants peuvent s’y rendre entre six et vingt ans. Seulement, ils ne sont pas tous dans cette section car certains n’ont pas encore pu être diagnostiqués. Ceux qui sont en attente ou peu clairement identifiés, se retrouvent donc dans les autres sections de l’IME, avec les autres enfants.