Saint-Dizier. Tests Covid payants : quels changements localement ?
Depuis hier, les tests PCR et antigéniques sont payants, pour les personnes non-vaccinées. Nous sommes allés voir comment s’adaptaient les établissements proposant ces tests, et ce que pensaient les Bragards de cette nouvelle réglementation.
Après dix-huit mois de gratuité, les tests PCR et antigéniques ont connu un véritable tournant, depuis les annonces du Premier ministre le 26 septembre. « Il n’est plus légitime de payer des tests de confort à outrance, aux frais des contribuables. La logique est de rembourser les tests liés à des motifs réellement médicaux, et de continuer à inciter à se faire vacciner », expliquait Jean Castex. Ainsi, depuis hier, les tests PCR et antigéniques sont devenus payants, sauf pour les personnes vaccinées et de rares exceptions (voir notre encadré).
Premières observations
Les professionnels habilités pour réaliser ces tests PCR et antigéniques (lire par ailleurs) sont unanimes : le passage aux tests payants ne change rien à leur organisation effective depuis le départ. En revanche, les bilans de ce premier jour varient selon les établissements.
A la pharmacie du Chêne Saint-Amand (qui a recruté spécialement une infirmière à l’époque pour faire face à la forte demande), la différence – sans être frappante – se faisait déjà sentir. Malgré l’approche du week-end, la matinée était plus calme qu’à l’accoutumée. Preuve de l’impact immédiat de cette nouvelle mesure. Et encore, « tout le monde n’est pas au courant que les tests sont devenus payants. On a eu le cas avec une dame par exemple, qui était surprise », confie une pharmacienne. Une baisse de fréquentation qui permettra au personnel de se concentrer sur d’autres tâches, raison pour laquelle de nombreux pharmaciens avaient le choix de ne pas proposer de dépistage entre leurs murs.
En revanche, au centre de dépistage du laboratoire Biogroup, installé depuis deux mois dans les anciens locaux de l’EFS, la différence ne s’est pas encore fait sentir. « Nous avons vu trois personnes venir se faire tester. Elles savaient que le test était devenu payant, ça s’est très bien passé », raconte Aurélie Fusili, préleveuse. En sachant que le centre a intégré les tests antigéniques depuis le 13 septembre, dont le tarif est moins cher et le résultat plus rapide. Toutefois, l’équipe s’attend à voir la fréquentation diminuer à terme.
Réactions
Contre le vaccin, Jean-Noël a pris l’habitude de faire un test, notamment pour aller au restaurant. Mais ça, c’était avant. « Malheureusement, je n’irai plus pendant un moment. Je n’ai pas les moyens de payer autant pour me faire tester. » Avis partagé par André, son voisin : « Si en plus le test est positif, on n’a pas l’air c.. ».
A la pause du midi, nous croisons un groupe de jeunes (pour qui les tests restent remboursés), qui a un avis assez tranché sur le sujet : « Personne n’ira payer pour qu’on ait un pass sanitaire valide ». Le choix est alors restreint : « Soit on se fait vacciner, soit on ne sort plus ».
De son côté, Marie approuve la mesure : « Je suis vaccinée, et je trouve ça bien de faire payer les tests. Ça coûte beaucoup d’argent, il faut arrêter au bout d’un moment. Et si ça peut permettre aux gens de se faire vacciner, qu’on soit soulagé… »
Bref, les avis divergent. Et continueront de diverger encore longtemps.