À Langres, les artistes ont « enfin » leur lieu de création, signe de « reconnaissance »
Les artistes de Langres ont désormais leur chez-eux, en cœur de ville. Situé dans l’ancienne maison des syndicats, il a été inauguré vendredi 15 octobre 2021. Les nouveaux occupants de la bâtisse ont remercié la municipalité avec ferveur.
« On va pouvoir travailler ensemble dans Langres que l’on a envie de faire vivre ». La mise à disposition des artistes par la Ville de l’ancienne maison des syndicats place de l’Abbé Cordier, rebaptisée Côté artistes a été reçue avec enthousiasme par les bénéficiaires. Effective depuis début septembre, elle a été officiellement actée vendredi 15 octobre. Au-delà de l’obtention « enfin » d’un lieu de création, les intéressés goûtent le signe d’une « reconnaissance ». Révolue, l’ère -d’aucuns avancent qu’elle aurait duré au moins quinze ans- où ils devaient monter leurs spectacles pour la cité des remparts… en s’en tenant à distance. « On est actifs et vivants. Langres n’est pas qu’un musée à ciel ouvert ». Les oreilles des équipes municipales précédentes, que les artistes n’ont pas citées, ont sifflé, par déduction.
« C’est bien d’avoir un toit pour faire la cuisine »
« Je sais que c’est un peu perfectible, qu’il y a quelques fuites dans les sanitaires, mais l’essentiel, c’est que vous ayez un espace de création ». L’adjointe en charge des associations Patricia Guérin a salué « la volonté politique » du maire Anne Cardinal et de ses troupes, qui a permis de répondre aux attentes des artistes locaux, en mettant une partie de la bâtisse à leur disposition. En réponse, le premier magistrat a souligné la ténacité de l’élue qui avait fait aboutir ce projet. Whouari Bessadet, de la Cie de théâtre CIRTA, a mis la main sur une maxime qui traduisait l’état d’esprit des bénéficiaires. « C’est bien d’avoir un toit pour faire la cuisine ». Et le toit coiffe les inventeurs au bon moment. « Tout le monde est en pleine création ».
Calcul des dépenses prévu pour l’été
« Chauffage, électricité, on ne sait pas à quels coûts s’attendre. On le saura à l’été 2022 ». Patricia Guérin admet ainsi que la Ville prend un risque financier en confiant les clés de la maison aux artistes, sans contrepartie. Toutefois, quand le coût de la mise à disposition de la bâtisse sera connu, il sera considéré comme « une subvention en nature », qui n’exclura pas les subventions sonnantes et trébuchantes pour soutenir la mise sur pied de spectacles. Peut-on supposer que la première pondère la seconde ? Ce principe n’est pas établi : l’urgent est d’attendre que les services techniques établissent le coût du chauffage et de l’électricité de l’ensemble des 5 grandes salles au 1er étage et des deux du rez-de-chaussée de Côté artistes, d’ailleurs déjà anciennement investies par Langres Signes et Remparts music.
« Faire connaître le lieu »
« Avant l’ouverture aux artistes, les services techniques sont intervenus sur l’ensemble des serrures et des extincteurs, le chauffage, le circuit électrique ». À savoir si ces travaux de remise à niveau seront considérés comme un investissement sans retour ou s’ils seront ajoutés au calcul des dépenses de fonctionnement qui doit s’opérer l’été prochain. Par ailleurs, qu’adviendra-t-il des 2e et 3e étage de Côté artistes, qui « restent inoccupés » ? En effet, pour le coup, les travaux nécessaires à leur occupation s’avéraient d’emblée trop coûteux. Pour l’heure, et elle a sonné officiellement vendredi, les artistes se réjouissaient de bénéficier d’un espace commun avec des sanitaires et un coin cuisine. N’en revenaient pas d’être tous ensemble, aussi. « On s’est rarement autant vus ». Et projetaient déjà de « faire connaître le lieu », en prévoyant, qui sait, « une communication commune ».
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr