Interco’ des Savoir-Faire : le projet de méthaniseur à Chalindrey a été rejeté
Si le choix d’un mode de financement de l’enlèvement des ordures ménagères a donné lieu, jeudi 14 octobre 2021, à un intense débat au sein de la communauté de communes des Savoir-Faire, une autre délibération a aussi suscité de nombreuses prises de parole : le projet d’un méthaniseur à Chalindrey. Un dossier finalement rejeté par les élus.
Au conseil communautaire des Savoir-Faire, jeudi 14 octobre 2021, une délibération sur le mode de financement des ordures ménagères avait suscité un débat enflammé. Une autre délibération avait précédemment occupé du temps. C’est en effet par le dossier de l’implantation d’un méthaniseur à Chalindrey que les délégués communautaires des Savoir-Faire avaient débuté leur séance, jeudi. Dès les premiers instants, le projet a suscité des réactions dans l’assistance, et les élus de Chalindrey se sont notamment fait entendre.
« J’aurais préféré que les habitants de Chalindrey soient informés… »
En premier lieu, c’est Jean-Pierre Garnier l’édile de Chalindrey, qui a lancé le débat. Le maire s’est directement interrogé sur la pertinence de prendre cette délibération en conseil communautaire. « C’est une erreur de procéder comme cela car Chalindrey est la première ville concernée et la population n’est pas au courant de ce qui est prévu », a martelé Jean-Pierre Garnier. Pour ce dernier, « il n’est jamais bon de décider dans l’urgence et j’ai un conseil municipal ce lundi… donc j’aurais préféré pouvoir en parler aux élus de Chalindrey avant que tout soit décidé ».
Outre le timing de la délibération, Jean-Pierre Garnier, mais aussi plusieurs autres délégués communautaires, ont soulevé différentes inquiétudes par rapport à l’impact d’un méthaniseur qui pourrait « une fois monté en régime, traiter 36000 tonnes de déchets par an ».
Inquiétudes autour de l’odeur et du volume de convois
Parmi les éléments pointés du doigt par les élus, l’impact olfactif mais aussi la dégradation de la voirie liée au passage des convois agricoles ont été ceux revenant le plus. Présents dans la salle pour les porteurs du projet mais aussi à distance pour un agriculteur de la Drôme déjà engagé dans une installation équivalente, les défenseurs du méthaniseur ont tenté de répondre aux inquiétudes. Sur la question du timing, la directrice de l’entreprise portant le dossier a souligné « que nous procédons toujours de cette manière, à savoir communiquer une fois que nous avons obtenu l’accord des collectivités ».
« Si nous n’acceptons aucune nuisance, autant opter pour une résidence seniors XXL »
Sur le fait que la commune de Chalindrey était la première concernée, le président de l’intercommunalité, Eric Darbot, a souligné « qu’il s’agit d’un accord de principe qui n’engage à rien, et si Chalindrey est contre, on n’ira pas plus loin ». Pour sa part, Christophe Bourgeois a expliqué que « si nous n’acceptons aucune nuisance, autant transformer la zone des Moulières en résidence seniors XXL », faisant ainsi référence au fait que le développement du territoire n’est pas toujours un long fleuve tranquille.
Chacun ayant pu présenter ses arguments et l’ensemble du dossier ayant été évoqué, les délégués, à bulletins secrets, ont pu se positionner sur le potentiel méthaniseur. Par 54 votes contre le projet et 20 voix favorables, le méthaniseur s’est vu opposer une fin de non-recevoir, mettant ainsi un terme à ce dossier.
Pierre Gaudiot
p.gaudiot@jhm.fr
Verbatim
« Les élus de Chalindrey ne sont pas là pour gérer les pots de fleurs et les mobylettes »
Piqué au vif par une remarque de Christophe Bourgeois lors du débat sur le méthaniseur envisagé à Chalindrey, c’est par cette phrase que Jean-Pierre Garnier a répondu au vice-président de l’intercommunalité.
« Les agents du Smictom, ce sont des habitants du territoire »
À l’occasion de la délibération sur le choix du mode de financement des ordures ménagères, William Joffrain a mis en avant, pour justifier sa préférence pour la redevance, le fait que les salariés du Smictom Sud étaient des gens du territoire intercommunal. Une analyse approuvée par plusieurs autres élus qui, outre le fait de pointer du doigt une présentation qu’ils estimaient subjective, ont aussi précisé que cette proximité n’était pas forcément valable pour les agents des services fiscaux.