Coup de pouce – L’édito de Christophe Bonnefoy
C’est peu dire que l’intervention du Premier ministre, Jean Castex, était attendue. Plus encore qu’une éventuelle interview d’Emmanuel Macron sur l’avenir de la Justice ou des annonces de Jean-Michel Blanquer sur les programmes scolaires.
L’unique actualité du moment – on exagère à peine -, c’est la baisse du pouvoir d’achat. C’est l’envolée des prix du gaz ou de l’électricité. C’est, surtout, et c’est bien compréhensible, ce plein d’essence qui malmène le porte-monnaie. Les Français n’ont pas oublié que d’autres sujets sont tout aussi essentiels pour notre avenir. Mais ils vivent dans l’urgence du quotidien. Normal. Et pouvoir se déplacer au volant de leur voiture en fait partie.
Ainsi, Jean Castex a annoncé hier le blocage du prix du gaz pendant toute l’année 2022. Un peu comme un hors-d’œuvre avant la décision que chacun attendait : celle concernant le passage à la pompe ! Au final, alléger le poids des trajets ne passera pas par une baisse des taxes. Elle était réclamée, la réponse aura fait des déçus : tous ceux qui accusent l’Etat de se remplir les poches. La contribution au maintien du pouvoir d’achat des Français se nomme en revanche “Indemnité inflation”. Peu ou prou le “chèque carburant”, dont on se demandait bien quelle forme il pourrait revêtir mais, surtout, à qui il serait destiné. C’est simple : aux personnes qui gagnent mensuellement moins de 2 000 euros nets. Possesseurs de voiture ou pas, d’ailleurs. Tout aussi simple et évidente sera la réaction de ceux qui n’y auront pas droit : et moi alors ! C’est en effet toute la difficulté de l’opération : arriver à contenter le plus grand nombre tout en n’ouvrant pas totalement les vannes. Une version post-Covid du “quoi qu’il en coûte”. Coûteuse, aussi, mais plus prudente. Et à court terme, forcément. Qui peut dire quel sera le prix de l’essence ou du gazole dans un, deux ou trois mois… et comment y répondra alors le gouvernement…