Ça va coûter – L’édito de Christophe Bonnefoy
Attention, ça va coûter ! Une fois attrapées au vol les annonces faites jeudi par le Premier ministre, Jean Castex, on revient vite à la réalité des chiffres… et aux risques qu’ils impliquent.
Y a-t-il eu simple effet d’annonce, justement, de la part de l’exécutif, à vouloir faire de l’indemnité de 100 euros une mesure à même de rebooster le pouvoir d’achat ? On peut le redouter. Il suffit de ramener la somme à une dépense quotidienne pour se rendre compte très facilement qu’elle ne bouleversera pas notre façon de vivre. Cent euros, c’est à la fois peu et beaucoup. Peu, parce que la hausse globale des prix n’est sans doute pas près de ralentir sa course. Beaucoup, parce que la mesure, qui concerne 38 millions de Français, ne sera pas qu’une goutte d’eau dans le budget du pays. Il suffit de poser la multiplication.
Reste que le gouvernement a opté pour une “simple” indemnité plutôt qu’une baisse globale des taxes, en particulier sur les carburants, pour limiter la casse au niveau des finances publiques. Mais tout est relatif.
A l’aube de 2022, on nous annonce en effet une intensification des dépenses. Et le pari est osé. Il pourrait se résumer ainsi : on laisse filer beaucoup d’argent, mais on attend le retour sur investissement. On joue la carte de l’avenir, en quelque sorte. Mais dit – ou compris – autrement, cela pourrait se traduire par « On lâche du lest pour éviter la grogne sociale ».
On comprendra, aussi, que la campagne est lancée, que la boîte à promesses vient de s’ouvrir mais… mais… que notre pays ne peut pas éternellement vivre à crédit et qu’un jour, il faudra bien rembourser. Même si le fameux pari d’un retour conséquent sur investissement finit par être gagné. Rendez-vous après la présidentielle ?