Alimentation : les cinéastes de Langres Catherine Guéneau et Gérard Leblanc révèlent la recette miracle du collège de Prauthoy
Les cinéastes langrois Catherine Guéneau et Gérard Leblanc viennent de sortir, sur une plateforme numérique, leur nouveau film documentaire : “Les Locavores”. Toujours passionnés par les démarches écologiques pro-actives, les réalisateurs ont, cette fois, plongé leur caméra dans les cuisines du collège Les Vignes du Crey de Prauthoy.
C’est presque boucler la boucle. Après plusieurs films documentaires consacrés, ces dernières années, à l’agriculture biologique, à la permaculture, ou encore aux circuits cours agricoles, Catherine Guéneau et Gérard Leblanc ont posé leur caméra dans l’assiette. Là où arrivent finalement les excellents produits qu’ils ont tant filmés précédemment. Pour ce faire, le duo de cinéastes langrois n’a, cette fois, pas eu à sortir de la Haute-Marne. C’est dans les cuisines du collège Les Vignes du Crey, à Prauthoy, que les deux cinéastes de la société Média Création Recherche se sont rendus pour ce nouveau documentaire intitulé “Les locavores”, sorti vendredi 22 octobre sur leur plate-forme numérique.
Un choix, soutenu par le Conseil départemental de Haute-Marne, qui est apparu comme une évidence. « Nous avons rencontré Hervé Simonel, le chef cuisinier du collège de Prauthoy, lors de la projection au New Vox de notre précédent film, “L’Horizon des possibles”. Il a témoigné de ce qu’il a mis en place depuis qu’il a pris la tête de la cuisine, et nous avons trouvé cela formidable », explique Gérard Leblanc. De fait, exigeant avec lui-même comme avec son équipe, Hervé Simonel a fait le choix de bannir la cuisine industrielle si propice à la restauration collective. En lieu et place, des produits frais, sains, issus de l’agriculture biologique et dans le cadre de circuits très courts, et une brigade qui cuisine réellement pour les plus de 200 élèves demi-pensionnaires.
« Poubelle vide et ventre plein ! »
La démarche se veut aussi participative, enseignants comme collégiens étant intégrés à ce qui constitue un véritable projet pédagogique mené autour de l’alimentation et du bien-manger. « De prime abord, l’objectif était économique et écologique. La première volonté du chef, c’était de bannir le gaspillage. Il avait constaté que les élèves ne terminaient pas leur assiette, prenaient de trop grosses parts, sans parler des emballages », développe Gérard Leblanc. « Ensuite, à partir de cet objectif et, au fil des années, d’autres buts ont pu être développés : de la nourriture de qualité, ouvrir les élèves à une autre alimentation, travailler les produits avec les professeurs de SVT à travers des visites sur le terrain ou des ateliers cuisine, etc. ».
Le film le montre, la recette est désormais bien rodée. Et le succès au rendez-vous. « 700 grammes de déchets pour 260 couverts ! », y sourit ainsi le “chef Hervé” en pesant un sac poubelle à peine rempli à moitié à l’issue d’un service. Les élèves, eux, en redemandent. « Poubelle vide et ventre plein ! », résume l’un d’entre eux, tout sourire.
Reste une question en suspens : une grande qualité, oui, mais pour quel coût ? « Contrairement à une idée reçue, c’est moins cher qu’avec de la cuisine industrielle ! Avec les circuits très courts, il n’y a presque plus de coût de transport », lance Gérard Leblanc, qui note également les retombées positives sur l’agriculture locale. Du « gagnant-gagnant » qui pourrait donner des idées aux autres collèges publics. Nul doute que le président du Conseil départemental Nicolas Lacroix, qui a assisté à une avant-première mercredi 20 octobre, y réfléchira…
Nicolas Corté