BA 113. Un incident nucléaire simulé pour valider les bons réflexes
Hier matin, un incident
nucléaire a été simulé, sur la base aérienne 113 de Saint-Dizier. Un exercice
grandeur nature pour valider les plans d’intervention prévus en cas de réel
problème. Cette fois-ci, la commune de Moëslains était aux premières loges.
Jeudi 28 octobre, il est 8 h 30. A trois reprises durant 1 mn 41, la sirène de la base aérienne 113 de Saint-Dizier retentit. Elle qui, en temps normal, ne devrait sonner que le premier mercredi de chaque mois, à 12 h. Autrement dit, il se passe quelque chose de grave sur le territoire !
Exercice grandeur nature
Un premier élément de réponse nous parvient via un SMS, envoyé par le service communication de la préfecture de la Haute-Marne : « Un événement à caractère radiologique dont les causes restent indéterminées, s’est produit sur la base aérienne 113 de Saint-Dizier, qui a immédiatement déclenché son plan d’urgence interne. L’intervention des équipes de secours est actuellement en cours. » La BA 113 est complètement bouclée. Tout près de là, on n’entend ni Rafale, ni mouche voler.
Soyez rassuré, tout ceci n’était qu’une simulation d’incident nucléaire. ‘Airnuc 2021’ comme il s’appelle, avait pour objectif de tester la coordination des autorités militaires, de l’Etat et des citoyens, si un jour, une catastrophe devait se produire. Cela se traduit par le déploiement d’un Plan d’urgence interne (PUI) à la BA 113 (d’où démarre l’incident), et du Plan particulier d’intervention à l’extérieur (PPI). Ce dernier concerne un rayon de 2 km autour de la base, avec les communes de Valcourt, Moëslains et l’ouest de Saint-Dizier. Un test grandeur nature qui s’était tenu pour la dernière fois au printemps 2016.
Contamination au conseil municipal ?
A Valcourt, « ça n’a rien changé par rapport à d’habitude. Les habitants n’étaient pas surpris. C’est sans doute parce qu’ils ont été bien informés avant », confie la secrétaire de mairie. Ce que valide une Valcourtoise : « Il y a les bons réflexes à adopter, on fait comme si c’était vrai ». Dans le quartier de La Noue, les Bragards s’interrogeaient davantage : « On a entendu la sirène trois fois, on ne savait pas trop pourquoi ». « Il s’est passé quelque chose, mais quoi ? D’où ça venait ce bruit ? » La fréquentation des rues est aussi différente : un trafic normal à Saint-Dizier, mais peu de passage à Valcourt, comme sur la D844A.
A Moëslains également, les habitants semblaient au courant, à tel point que « personne n’est venu en mairie », remarque le maire, Michel Hurson. Ce dernier connaissait là son 2e Airnuc. Cette fois-ci, son rôle dans le scénario était plus important. Il a donc joué le jeu à fond. « Ce matin, à 8 h, j’avais rassemblé mes conseillers municipaux factices, joués par des jeunes de la base, pour une séance de conseil municipal. Avec le Covid, les fenêtres étaient ouvertes. Puis, les sirènes ont retenti à 8 h 30. On a terminé la séance. J’ai ensuite appelé les pompiers pour savoir si quelqu’un avait pu être contaminé. » Le village s’anime avec l’arrivée de la cellule décontamination, des spécialistes venus de Nancy et Paris. Parmi eux, des membres de l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire). « C’était du matériel très sophistiqué, entre les camions, les portiques pour faire les examens… », poursuit le maire. En parallèle, il communique régulièrement avec la préfecture, sur l’avancée de la situation (voir l’encadré). Avant d’être libéré, délivré même, aux alentours de 16 h 30. Et avec une issue positive : « Personne n’a été contaminé ».