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Sarrey : les cendres du défunt déplacées sans prévenir la famille

Les cendres d’un habitant de Sarrey ont été déplacées d’une case de columbarium à l’autre, dans le cimetière de Sarrey. Sans que sa famille ne soit informée. Le déroulement de la cérémonie des obsèques avait déjà manqué d’être empêché… faute du matériel nécessaire à l’ouverture de la cellule.

« Les pompes funèbres m’ont appris que les cendres de mon mari n’étaient plus dans la case devant laquelle nous nous recueillions depuis deux mois ». La nouvelle tombe sur la tête de sa veuve mardi 26 octobre, les obsèques du défunt avaient été célébrées… le 24 août. Ce jour funeste, déjà, au lieu de commencer la cérémonie, son ordonnateur… « attend ». Le maître de cérémonie fait les cent pas, manifestement fort embarrassé. « Au bout de vingt minutes, il est venu vers moi… pour savoir si j’avais une pince pour ouvrir la case ».

La possibilité que les obsèques soient empêchées doit mobiliser en urgence le frère endeuillé. Qui trouvera le fameux outil – « spécial » pour les cases de columbarium – dans son coffre de voiture… La cérémonie débute enfin. Les cendres de son frère Denis sont placées dans une cavité « au deuxième étage de l’édifice, au milieu ». À la mairie de Sarrey, on a assuré « oralement » que l’emplacement était disponible.

L’emplacement était déjà vendu

« La mairie a téléphoné aux pompes funèbres pour signaler une erreur, qu’il fallait corriger sous 48 h ». Ce signalement intervient après les obsèques, fin août. « La case abritant les cendres de mon mari était déjà retenue par une personne vivante ».

Autrement dit, il faut déplacer les cendres de Denis dans une autre case. L’entreprise funéraire va s’exécuter. Mais « prie la mairie de prévenir la famille » de son intervention, et « insiste pour que celle-ci soit représentée au moment du transfert ». Le message ne sera jamais délivré. C’est l’entreprise qui apprendra aux proches qu’elle a procédé à ce transfert « sur ordre de la mairie ». Cette demande se produira quand une personne qui connaît le propriétaire de l’urne ayant temporairement abrité les cendres de Denis, repèrera la plaque nominative apposée, et s’en plaindra à la mairie.

Deux mois ont passé depuis les obsèques. Ladite plaque a en effet été fixée vendredi 22 octobre. Charge à la famille de Denis, par conséquent, de la faire déplacer par les pompes funèbres. Qui l’ont fait mardi 26 octobre.

« C’est impensable ! »

« S’il se passe encore quelque chose, n’hésitez pas à me téléphoner ». La veuve de Denis enrage en se souvenant de l’invitation d’un adjoint. Elle lui avait alors sèchement répliqué. « Avec ces deux fois, c’est bon ». Les yeux du frère de Denis s’embuent, le chagrin le submerge.

« Au cimetière, on est égaux. Quand on choisit d’endosser la responsabilité de maire, c’est pour le bon et pour le mauvais ». L’indignation le saisit. « Ce qui s’est passé est impensable, c’est une honte ! ». Après les obsèques, il avait d’ailleurs déjà écrit au premier magistrat Anne Debeury. « Pour lui faire savoir que le respect minimum aurait voulu qu’il soit présent aux obsèques ». Cette fois, avec sa belle-sœur, il a décidé de rendre public le sort qui a été réservé à la mémoire de Denis, un « enfant du pays » et à ses proches.

Le lendemain, sa belle-sœur recevait un courrier recommandé d »Anne Debeury. Celle-ci acte la responsabilité des services de la mairie pour « une malencontreuse erreur » lors des obsèques de Denis. Oui, poursuit en substance le premier magistrat, c’est « une information incomplète » qui a été donnée au frère du défunt. Elle reconnaît la seconde erreur de la mairie : ne pas avoir averti les proches du déplacement des cendres de leur parent. Avant de s’excuser, comprenant « l’indignation » qui étreint la famille. Puis d’expliquer comment cette affaire a pu advenir -jamais la commune n’en avait connu de telle, glisse-t-elle – : « absence de la secrétaire et de l’employé communal, communication d’informations incomplètes ». Le premier magistrat convient que ses interlocuteurs avaient besoin de tout autre chose à pareil moment. Et réitère les excuses de l’équipe municipale.

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr

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