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Mois sans tabac : Comprenez quel fumeur vous êtes pour réussir à arrêter de fumer

Novembre est devenu le mois idéal pour arrêter de fumer. Éducatrice, spécialisée en addictologie et chef de service au Csapa (Centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie), Sabrina Vitry répond aux questions que se posent les fumeurs qui souhaitent tirer un trait sur leur dépendance au tabac.

Le Journal de la Haute-Marne : Pourquoi novembre est-il le bon mois pour arrêter de fumer ?

Sabrina Vitry : « En fait, le mois de novembre a été choisi pour se calquer sur le modèle britannique. Les Anglais ont fait un jeu de mots avec la période de “movember” et des moustaches, et ont prôné à ce moment-là l’arrêt du tabac. Et novembre est devenu le mois sans tabac. Après, il n’y a rien de spécial en novembre, il fait froid, donc pourquoi ne pas arrêter de fumer ! »

Le JHM : Pourquoi est-il important de prendre un rendez-vous avec un professionnel pour se faire accompagner ?

S. V. : « On peut décider de prendre rendez-vous parce que seul, ce n’est pas évident : on n’a pas toujours les réponses aux interrogations que l’on peut avoir. Ne pas être seul est un avantage. Il y a des moments où l’on ne se sent pas bien, on a des questions, des envies irrépressibles de consommer. Avoir l’oreille attentive d’un professionnel, c’est avoir quelqu’un qui nous comprend, qui n’émet pas de jugement et peut proposer des pistes pour faciliter l’arrêt. Cet accompagnement peut se faire avec un médecin, une infirmière, un éducateur spécialisé, un animateur chargé de prévention… Il suffit de prendre rendez-vous au Centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie à Chaumont, Langres ou Saint-Dizier. C’est gratuit. »

Sabrina Vitry, éducatrice et chef de service au CSAPA.

Novembre : le bon moment

Le JHM : Est-ce que beaucoup de Haut-Marnais poussent la porte du Csapa pour l’arrêt du tabac ?

S. V. : « Au regard de notre activité globale qui concerne les addictions au sens large, on reste dans un pourcentage assez faible, de l’ordre de 8 %. Par contre, pendant le mois sans tabac, on a une recrudescence de visites pour ce motif. Et plus encore depuis 2019 : c’est désormais un rendez-vous bien installé. C’est aussi le moment de se dire : “Je fais le point sur ma consommation de tabac et j’analyse quel fumeur je suis”. On peut ainsi plus facilement adapter l’aide à l’arrêt. Il y a des fumeurs que l’on appelle des »fumeurs jouisseurs”, qui ont besoin de flashs de nicotine à certains moments de la journée. Ça leur suffit. On a aussi des fumeurs que notre médecin appelle des “fumeurs métronomes”, qui ont besoin d’une grosse quantité de nicotine pour tenir sur la journée. Ces catégories de fumeurs n’ont pas besoin du même substitut pour arrêter de fumer. « 

Le JHM : Est-il vrai que plus on essaie d’arrêter de fumer, plus on a de chances de réussir ?

S. V. :  » Le fumeur qui a déjà arrêté de fumer connaît déjà le mécanisme. Il sait comment faire. Là où il va falloir accentuer la vigilance, c’est de savoir ce qui a fait que ça a capoté. Quelle situation ? Quel environnement ? Quelles émotions ? Et que mettre en place pour éviter d’en arriver là… On se sert de cette expérience. « 

Quel substitut ?

Le JHM : Substituts nicotiniques, hypnose, pratique du sport… Il existe différentes manières d’aider les fumeurs à raccrocher. La réponse varie-t-elle d’une personne à l’autre ?

S. V. : » L’idée est vraiment de savoir de quoi on a besoin. Certains auront recours aux patchs parce qu’ils ont besoin d’un taux d’apport nicotinique constant sur la journée. D’autres auront besoin d’une gomme à mâcher. Le professionnel est aussi là pour apprendre l’ancien fumeur à se passer du substitut et l’accompagner. « 

Le JHM : La cigarette électronique peut-elle aider à arrêter de fumer ?

S. V. : » Au Csapa, nous sommes plutôt pour, mais cet avis varie d’un addictologue à un autre. On considère que la vape peut être un bon outil à l’arrêt du tabac. Pour cela, il faut bien l’utiliser et être bien conseillé. Il faut que le dosage nicotinique soit bon et que le parfum vous plaise : beaucoup prennent “goût tabac”, mais en fait ils n’aiment pas, car ils ne retrouvent pas le goût qu’ils connaissaient. Pour toutes ces raisons, c’est utile d’être bien conseillé. « 

Propos recueillis

par Sylvie C. Staniszewski

Lire aussi : le tabac sans tabou avec le docteur Melin.

Lire aussi : Cinq moyens pour vous aider à arrêter de fumer.

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