Saint-Dizier : Le Rafale Solo Display vole aussi en virtuel
Des passionnés de simulation de vol reprennent le programme du Rafale Solo Display, en lien avec Regis Rocca, le peintre de l’air auteur de la livrée de l’avion de chasse bragard, pour lequel ils testent les nouvelles créations.
Nous avions rencontré l’équipe de la Jet-E-sons en 2017 lors du meeting de la base aérienne de Saint-Dizier. Ces passionnés d’aviation et de simulation de vol étaient venus en personne à la BA 113 avec leur matériel informatique de pilotage, présenter le programme de la Patrouille de France en virtuel. Équipés de casque de réalité virtuelle, ces derniers sont capables de réaliser toutes les figures de la vraie patrouille au sein d’un logiciel, en live.
Au Royal Air Tattoo
Mais la Patrouille de France virtuelle n’est pas leur seule activité. Depuis quelque temps, la Jet-E-Sons s’est mise au Rafale. Et voltige oblige, c’est du côté du Solo Display que leur regard s’est tourné. L’équipe a réussi à reprendre le programme de vol de Jérôme Thoule, alias “Shuss”, le pilote aux commandes de l’avion depuis 2020. Un programme qu’elle a présenté au Royal Air Tattoo, la plus grande manifestation internationale de présentation aéronautique militaire au monde, qui se tient tous les ans au Royaume-Uni. « On a repris le ruban exactement comme il était en vrai », explique Helmüt Eveno, le président de l’association des Jet-E-sons. « Comme le meeting n’a pas pu avoir lieu en raison du Covid, les organisateurs sont passés au format numérique, et ils nous ont demandés, comme à d’autres équipes virtuelles, de participer à l’événement. » Diffusé sur internet (la vidéo est toujours visible sur YouTube), le meeting a donc permis de voir l’un des membres de l’association aux commandes du Rafale virtuel.
La livrée en avant-première
Mais ce n’est pas tout. Car la Jet-E-Sons entretient des liens privilégiés avec Régis Rocca, le peintre de l’air qui crée tous les ans une nouvelle livrée pour le Rafale Solo Display. Et c’est tout naturellement qu’une collaboration est née. « On a mis au point un nouveau standard en termes de dossier présentation de la peinture. Avec sa planche à dessiner, Regis fait un design, et quand il est arrêté sur ce qu’il veut proposer, il nous l’envoie ». Les membres de l’association appliquent alors le dessin sur leur Rafale virtuel. « Grâce à l’outil 3D, on peut voir à l’avance où la peinture va fonctionner ou pas. On peut voir par exemple une discontinuité dans les lignes du dessin ». Ce qui permet ensuite à Régis Rocca d’améliorer son design et ainsi d’être certain que tout sera parfait lorsque le moment viendra de peindre l’avion réel. La Jet-E-Sons a ainsi participé à la création du design du Rafale Solo Display de 2020 et de 2021. Le prochain, celui de 2022, est dans les tuyaux.
Fr. T.
Pour voir évoluer l’équipe de la Jet-E-Sons en vidéo, rendez-vous sur sa page Facebook : “Patrouille de France by The Jetesons”.
Vol virtuel mais pilotage réel
Les membres de la Jet-E-Sons sont tous des passionnés d’avion. Certains ont une vraie licence de pilote et volent “dans la vraie vie” mais pas tous. « On a un ancien pilote de l’armée, mais ce n’est pas du tout une nécessité », explique Helmüt Eveno, le président de l’association. « Par exemple, de l’autre côté, on a un agriculteur qui est pilote de tracteur ! C’est un mélange surprenant d’initiés et de non initiés, et ce qui est génial, c’est que lorsque l’on fait la démo, ça ne se voit pas ! ». Avec le temps, les membres de la Jet-E-Sons ont acquis une véritable expérience de pilotage qui est de plus en plus reconnue jusqu’au sein de la Patrouille de France, la vraie.
Les passionnés pilotent chez eux, devant leur PC, avec des manettes de gaz et des palonniers branchés sur leur ordinateur. Ils utilisent le logiciel DCS (Digital Combat simulator) en attendant de pouvoir utiliser le plus récent Flight Simulator, dernier simulateur en date, mais pas encore adapté aux avions de chasse. Un simulateur basé sur les données cartographiques de Microsoft dont la base aérienne 113 est d’ailleurs absente pour des raisons de sécurité évidentes. En survolant Saint-Dizier, c’est une grande étendue d’herbe qui remplace l’installation militaire. Mais des passionnés ont tout de même modélisé la base afin de l’intégrer au simulateur.